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AAA, Sommet « Social », Présidentielle : la Triple Arnaque

Du Triple A... à un petit AA+

Ce qui veut dire, selon le ministre de l’Economie, que la note ne baisse que de 20 à 19 pour l’élève France. Donc pas de souci, mais attention, poursuit-il, les agences notent mais ne dictent pas la politique du gouvernement. C’est sûr que Sarkozy et Fillon n’ont pas besoin de courir après le triple A pour asséner la rigueur. C’est sans doute pourquoi ils avaient fait voter en urgence la loi sur les retraites d’octobre 2010 et qu’ils l’ont aggravée dernièrement. En tout cas, l’ordre du jour du sommet dit « social » de mercredi 18 janvier ressemble à s’y méprendre à ce que réclament les agences de notation ainsi que l’ensemble des milieux patronaux.

...à la Quadruple Attaque.

Au menu : durée du CDD augmentée à 30 mois ; temps de travail allongé ; recours au chômage partiel simplifié afin de permettre aux patrons de l’utiliser systématiquement. Après la flexibilité des horaires, place à la flexibilité du salaire !

Cerise sur le gâteau, la TVA dite « sociale ». Traduisez : exonérations de cotisations sociales pour les patrons financées par une augmentation de la TVA, le plus injuste des impôts. Avec son taux unique, il pèse plus lourdement sur ceux qui dépensent l’intégralité de leurs revenus, à savoir les travailleurs et les classes populaires.

Objectif de toutes ces mesures : « Abaisser le coût du travail »

C’est l’expression la plus branchée du moment au sein de la classe dominante. Pour ces messieurs, le travail coûte. Ils oublient que c’est lui qui crée les richesses. Notamment celles qu’ils se mettent dans les poches : les grands actionnaires du CAC 40 viennent de se partager 37 milliards de dividendes qu’ils ont pompés directement de notre travail qu’ils jugent « coûteux ».

Depuis des années, les gouvernements s’emploient à exonérer de cotisations sociales et d’impôts le grand patronat. Le résultat est sans appel : cela ne permet en rien de faire reculer le chômage. Au contraire, les inégalités sociales explosent. Cette fable surannée du « coût du travail trop lourd » nous est resservie dés qu’il s’agit de faire cadeau au patronat de sommes vertigineuses : 27 milliards d’euros dilapidés en exonérations de cotisations sociales rien que pour 2010.

Pas de trêve électorale en période de guerre sociale

Une pluie d’attaques à trois mois des élections, c’est plutôt inhabituel. Les ministres ne chôment pas. Même en campagne, ils allongent les coups.

De son côté, loin d’organiser la riposte, le Parti Socialiste conforme son programme à la rigueur. François Hollande l’annonce : il faudra lui « donner du sens » ! Autant dire que le futur gouvernement, de droite ou de gauche, ne tiendra qu’une promesse : la cure d’austérité pour les classes populaires. Il suffit de se tourner vers les pays voisins pour voir de quoi il retourne. En Espagne et en Grèce, les gouvernements socialistes, avant de refiler le pouvoir à la droite, ont mené une politique antisociale assumée : baisses des salaires, licenciements massifs, vente des services publics...

Nous ne pouvons compter que sur nos luttes !

Au moment même où il est indispensable d’organiser la contre-offensive du monde du travail, les directions syndicales s’apprêtent à participer au sketch du « Sommet social pour l’emploi ». Mais les travailleurs n’ont pas dit leur dernier mot. Tous les jours, des luttes courageuses se déclenchent. Ici, les plans de licenciements sont combattus ; là, les bas salaires. Les salariés de SeaFrance et d’une raffinerie du groupe Petroplus se mobilisent depuis plusieurs semaines contre la fermeture de leur entreprise. La grève des agents de la sûreté aéroportuaire qui réclamaient 200 euros d’augmentation a marqué l’actualité pendant les fêtes.

C’est par la convergence des luttes et la construction d’un mouvement d’ensemble que l’on pourra imposer l’augmentation générale des salaires, l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous sans diminution de la paie.

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