Les vautours
25 juillet 2011 Éditorial des bulletins L’Étincelle
Sarkozy, Merkel et les autres dirigeants européens se sont félicités d’avoir conclu un « plan d’aide » à la Grèce. C’était le deuxième du genre, après celui de mai 2010 !
Les usuriers
Tout a commencé quand, fin 2009, les financiers se sont acharnés sur ce petit pays européen. Plus faible économiquement que d’autres, dans le contexte de la crise économique mondiale, c’était une proie facile pour ces grands usuriers. Car la Grèce, comme presque tous les Etats de la planète, doit emprunter auprès des marchés financiers pour boucler son budget. Et quand un banquier prête de l’argent, c’est pour en gagner !
Tout comme on répondrait à un surendetté pauvre voulant empruntant à la banque ou à une société de crédit, ces financiers ont donc imposé à la Grèce des taux d’intérêt de plus en plus élevés. Plus les conditions de remboursement étaient difficiles, plus la Grèce se retrouvait à devoir s’endetter, et apparaissait comme vulnérable... Et plus les charognards de la finance en profitaient !
Jusqu’au moment où les banquiers se sont demandés s’ils ne s’étaient pas trop acharnés sur leur victime et si la Grèce rembourserait bien les sommes prêtées avec intérêts. Certains ont commencé à refuser d’accorder tout nouveau crédit à la Grèce, sauf à un coût fantastique.
… et leurs huissiers…
C’est alors que les États européens et le FMI sont intervenus. Une première fois, en 2010, en prêtant directement de l’argent à la Grèce. Mais sans demander aucun compte aux responsables de la situation. Au contraire, il fallait que la Grèce paye chaque centime des dettes qui lui avaient été imposées ! Ce premier plan n’aura pas suffi. D’où le nouveau plan. Les Etats de la zone euro vont donc continuer à prêter de l’argent à la Grèce, à des taux d’intérêts un peu plus bas, mais pas du tout gratuitement ! Le plan prévoit aussi différents arrangements avec les grandes institutions financières où les conditions des crédits contractés seront transformées, à des conditions négociées avec elles.
Le détail de ces arrangements n’est compréhensible que par les seuls initiés. En tout cas, les banques les ont fort bien accueillis... Les Bourses remontaient dès le lendemain de l’annonce ! Certes, certaines banques devront renoncer à encaisser l’intégralité des intérêts exorbitants qu’elles avaient arrachés à la Grèce. Elles s’en sont déjà fait une raison, car globalement, elles ne seront pas perdantes, loin de là !
…contre les peuples
Cet épisode d’une crise qui n’est pas finie est une nouvelle preuve que les gouvernants sont toujours prêts à aider le grand capital financier.
Par contre, vis-à-vis de la population, pas de cadeau ! Le peuple grec en sait quelque chose. On nous dit que l’Europe est venue au secours de la Grèce ou du Portugal. Drôle d’aide ! Ces plans de sauvetage des banques (de leurs actionnaires !) sont assortis de plans d’austérité successifs pour les populations : baisse des salaires, hausse de la TVA, licenciements facilités, réduction des budgets des services publics, réforme des retraites, etc. Aujourd’hui, la Grèce est sommée de privatiser massivement, et au plus vite. Un plan chiffré à 50 milliards d’euros : ports, aéroports, les chemins de fer, les télécoms, etc.
Les mêmes recettes sont appliquées au Portugal. Là, le gouvernement veut instaurer un impôt exceptionnel d’un montant d’un demi-mois de salaire !
On nous explique dans toute l’Europe que leur crise financière impose des plans d’austérité. C’est une escroquerie. Il s’agit seulement pour les actionnaires des banques et le grand patronat de tirer parti de la panique des « marchés » pour s’enrichir toujours plus sur le dos des travailleurs et de leurs familles.
Ces plans d’étranglement des peuples ne doivent pas rester sans réponse. En Grèce, plusieurs journées de grève générale ont déjà eu lieu. Les Indignés d’Espagne étaient à nouveau dans les rues ce week-end pour mettre le système capitaliste en accusation. Les capitalistes de toute l’Europe s’unissent pour racketter les travailleurs ? Il faudra bien que les travailleurs de tous les pays s’unissent à leur tour pour les mettre hors d’état de nuire !