Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Éditos de bulletins > 2011 > juin > 20

Face au plan des patrons, un plan de lutte pour les travailleurs

Après la révélation par la CGT du « plan secret » de PSA projetant la fermeture des 3 usines d’Aulnay, Sevelnord et Madrid, soit la suppression de 9 000 emplois, Fillon et Besson ont commencé par dire que ce serait « inacceptable » alors que l’Etat « a prêté 6 milliards d’euros à Peugeot et Renault au plus fort de la crise ». Puis ils se sont dits « rassurés » par les déclarations de PSA. Mais ce sont tous des menteurs et la direction de PSA n’a d’ailleurs rien démenti.

Les fermetures ne sont « pas d’actualité » jure-t-elle. Mais son plan les prévoit pourtant pour 2013-2014 ! Le journal Mediapart confirme d’ailleurs les révélations de la CGT, sur la base d’un autre papier interne de PSA, encore plus détaillé ! Ce dernier document évalue le coût du futur plan de licencie­ments des ouvriers d’Aulnay à 184 millions d’euros, mais ce sont 306 millions qui entreront dans les caisses de PSA par la vente du terrain de l’usine, soit le double de coût du plan social ! Et combien le groupe compte-t-il gagner avec la fermeture de l’usine de Madrid, rien qu’avec la libération des terrains qui pourraient se vendre à prix d’or ?

Ces fermetures prévues font suite à la suppression de la moitié déjà des effectifs d’Aulnay en dix ans, la suppression des équipes de nuit et de week-end, la baisse de la production (tout en fonctionnant à plein régime) pour faire grimper la production de l’usine PSA de Poissy où la direction veut imposer aussi des augmentations de cadences. Poissy récupérerait la production d’Aulnay, Vigo celle de Madrid. Le chômage pour les uns, la surcharge de travail pour les autres ! Quant à l’usine de Sevelnord qui comptait 3 500 salariés à sa création, elle n’en compte déjà plus que 2 800.

C’est pourtant à coups de subventions de l’Etat, que l’usine avait été ouverte il y a moins de 20 ans, sous prétexte d’aider la région Nord-Pas de Calais sinistrée par des licenciements massifs. En subventions diverses, Sevelnord avait touché de l’Etat l’équivalent de 45 000 € pour chaque emploi créé, ou recréé car Sevelnord remplaçait une usine PSA sur le même site, et des usines Chausson (filiale commune à PSA et Renault) dont Sevelnord repre­nait une partie des activités. Renault, de son côté, a vidé à peu près de moitié l’usine de Flins, et annonce que la fabrication, à Flins, de batteries pour ses futures voitures électriques serait repoussée « pour des raisons techniques ». Plus question des 500 emplois promis, alors que le projet était largement subventionné par l’Etat qui versait la moitié de la mise, 125 millions d’euros.

Les patrons ont leurs plans, qu’ils concoctent en secret parce qu’ils craignent nos réactions. Mais celui de PSA est aujourd’hui sur la place publique, pas tombé dans l’oreille de sourds ! La fermeture d’usines comme Aulnay et Sevelnord, parmi les plus grosses du 93 ou du Nord, touche de plein fouet les travailleurs d’entreprises sous-traitantes, de services et commerces qui leur sont liés, soit des milliers d’autres emplois. Le Nord-Pas de Calais a déjà perdu 7 000 emplois rien que dans l’automobile entre 2008 et aujourd’hui. Elle touche de plein fouet la jeunesse ouvrière de ces régions qui comptent déjà parmi les plus forts taux de chômage. Et les gouvernants et leurs amis patrons auront le culot ensuite de parler d’insécurité et de violence des banlieues !

Les travailleurs de l’automobile, mais aussi ceux des autres secteurs, doivent se serrer les coudes et se préparer à une sérieuse riposte contre ces grands patrons voyous. La CGT du Nord-Pas de Calais appelle d’ores et déjà tous les travailleurs de l’automobile, constructeurs et sous-traitants de la région à une journée de grève le 7 juillet prochain avec une manifestation à Valenciennes.

Tous ensemble, pour l’interdiction des licenciements, le partage du travail entre tous, l’augmentation générale des salaires, que nous arracherons en imposant aussi notre contrôle sur les comptes et projets des grandes entreprises.

Imprimer Imprimer cet article