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Accueil > Éditos de bulletins > 2011 > mai > 16

Plus belle la vie !

Comme dans la série télé, bien des retournements de situation sont possibles. Vrai satyre du Sofitel ou coup tordu contre un présidentiable ? En ce lundi 16 mai, mieux vaut donner sa langue au chat. Pour l’heure, le moins étonnant dans l’inculpation est que DSK serait sorti tout nu de sa douche, comme tout un chacun ! Cela dit, c’est bien le seul détail de la vie quotidienne que le directeur du FMI semble partager avec le bon peuple, vu un détail qui a échappé à l’indignation ou l’accablement – c’est selon – des commentateurs relayés par les médias : cette suite à 3000 dollars la nuit (plus de 2000 euros), dans cet hôtel Sofitel de New York. « Socialiste », la coqueluche des sondages de ces derniers mois ? Un homme de la grande bourgeoisie d’abord !

Les peuples grec, portugais, et bien d’autres, à qui le FMI impose de faire des sacrifices pour que leurs Etats remboursent les dettes auprès des financiers, apprécieront. Dominique Strauss-Kahn luttait contre la crise, disait-il : mais les restrictions, ce n’est pas pour lui !

Il est à l’image de la grande bourgeoisie qu’il a servie à la tête du FMI et qui ne se prive pas : 83 milliards d’euros de bénéfices pour les actionnaires du CAC 40. Un milliard d’euros de bonus distribués par la seule banque BNP Paribas.

Des mésaventures bling-bling aux réalités du RSA

De l’autre côté de la société, la crise entamée en 2008 continue à frapper. En France, le chômage reste au plus haut. Et avec le chômage, se développe la pauvreté et pour beaucoup, il n’y a plus que les minimas sociaux pour survivre. C’est cette dernière fraction la plus démunie de la population que le ministre Laurent Wauquiez a eu le culot de pointer du doigt en mentant effrontément. Il a prétendu qu’on pouvait gagner autant sinon plus au RSA qu’avec un Smic... Or le RSA, c’est au maximum 466 € mensuels pour une personne seule (cinq fois moins qu’une seule nuit dans la suite du Sofitel) ! Le blanc-bec du gouvernement a tant abusé de démagogie en parlant de « cancer de la société », que Fillon a dû le recadrer, ou du moins faire semblant.

Les vrais assistés

La rengaine sur l’« assistanat » n’est pas nouvelle. Elle sert surtout à protéger les vrais assistés, les assistés de luxe. Comme ces riches qui bénéficient du bouclier fiscal, qui permet à quelques nantis de toucher des millions d’euros de ristournes d’impôt. Certes, le bouclier fiscal sera bientôt supprimé, mais en échange l’impôt sur la fortune sera abaissé, ce qui reviendra au même !

En fait, ces ristournes fiscales ne sont qu’une cerise sur le gâteau pour les bourgeois. Les patrons touchent des milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales. Et bien d’autres milliards d’aides publiques aux entreprises sous des prétextes divers. Tant et tant d’aides qu’il est difficile de les chiffrer : peut-être 65 milliards par an, d’après la Cour des Comptes... Mais sûrement encore plus. Après tout, en 2008, quand il fallait « sauver les banques », l’Etat français s’était engagé sur la somme faramineuse de 360 milliards !

Nos véritables ennemis, ce sont évidemment les classes possédantes qui se font des fortunes sur notre dos, et les hommes à leur service, qu’ils se disent de droite ou de gauche. Les travailleurs n’ont rien à attendre de ces gens-là. A défaut de Porsche, de Rolex, de suites de luxe ou autres dîners au Fouquet’s, les travailleurs ne sont pas démunis, à condition d’utiliser leurs moyens propres pour se défendre. Ces dernières semaines, il y a eu des mouvements de grève pour exiger des hausses de salaires, comme sur les lignes de RER de la RATP en région parisienne, les bus des Courriers de l’Ile de France, les tramways de Marseille, dans les supermarchés Carrefour Market, mais aussi dans bien d’autres entreprises. Les travailleurs qui se battent ne font que demander leur dû ! Des mouvements encore limités, mais qui devront bien finir par converger pour imposer une toute autre actualité politique et sociale que leur mauvais feuilleton en marge de la course à la présidence.

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