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Accueil > Éditos de bulletins > 2010 > mai > 17

Travailleurs de tous les pays, unissons-nous

110 milliards d’euros, c’est la somme mise sur la table début mai par les pays de la zone Euro et le FMI pour le « plan d’aide » à la Grèce. Une semaine plus tard les mêmes chefs d’Etats remettent ça avec un « plan de sauvegarde » de 750 milliards d’euros pour les pays de la zone Euro victimes de la spéculation boursière.

Ils sont prêts à débourser les milliards sans compter dès qu’il s’agit de rassurer « le marché », ce monstre tout puissant qui menace de broyer l’euro après avoir croqué la dette grecque. Malgré les sommes astronomiques débloquées dans un laps de temps record, personne ne jurerait que cela suffira à calmer son appétit, celui des banquiers et financiers en tout genre s’entend.

Après une brève envolée des cours de la bourse à l’annonce du second plan, c’est l’euro qui pique du nez. Alors que le prix Nobel d’économie 2006 déclarait « l’Euro va survivre » le prix Nobel 2007 annonçait, lui, le même jour que « la monnaie européenne pourrait disparaître ». Même les prétendus spécialistes ne savent pas comment cette crise va se développer.

Une seule chose est sûre. Les plans d’austérité contre les travailleurs et la population pauvre se précisent dans toute l’Europe. Ils vont de pair avec cette orgie de milliards destinée aux banques. Pour garantir les profits de celles-ci, les Etats prendront dans la poche des classes populaires.

L’Europe unie… contre les travailleurs

Après la Grèce, c’est en Espagne, au Portugal, en Italie, en Irlande et en Roumanie que les gouvernements ont annoncé de nouvelles mesures de rigueur. Partout la même recette : gel des salaires des fonctionnaires, réductions de leurs effectifs, attaques contre les retraites, augmentation de la TVA. C’est une véritable guerre de classe contre les travailleurs de tous les pays.

En France c’est une même offensive contre le monde du travail. S’il s’abstient d’utiliser les mots « rigueur » ou « austérité », Fillon vient d’annoncer le gel des dépenses publiques pour les trois prochaines années. Au programme, la diminution de 10 % des frais de fonctionnement par la poursuite du non renouvellement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique, à Météo France ou dans les musées. Le gouvernement s’en prend également aux chômeurs et aux bas salaires : la prime de rentrée exceptionnelle pour les plus bas revenus et la prime de « solidarité active » versée en attendant le RSA seront supprimées. Les allocations, Logement (APL) ou Adulte handicapé (AAH) sont aussi dans sa ligne de mire.

En ce qui concerne les retraites, le gouvernement a confirmé dimanche que sa priorité était l’allongement de la durée d’activité. Par le recul de l’âge légal du départ, par l’augmentation de la durée de cotisation ou les deux combinés ? Ce n’est pas précisé. Mais ça se traduira aussi par une baisse considérable du montant des retraites. Pour donner le change, il serait question d’instaurer une petite taxe sur les hauts revenus, exclue du bouclier fiscal. Mais surtout pas de supprimer ce bouclier lui-même, et encore moins toutes les niches fiscales et tous les dégrèvements de cotisations patronales.

On renfloue les banques, on floue les travailleurs. Pour le régime des retraites, pas question de plan de sauvegarde, ni de débourser le moindre centime.

Vers une riposte d’ensemble

Les attaques en règle contre les conditions de vie du monde du travail se multiplient et continueront tant que nous ne nous tapons pas du poing sur la table. Face à la guerre qui nous est déclarée, il faut que la colère explose. Les travailleurs grecs l’ont compris et seront à nouveau en grève et dans la rue le 20 mai contre ces mesures d’austérité.

Ici, Sarkozy et les directions syndicales se sont réunis la semaine dernière à l’occasion du « sommet social » qui n’avait de social que les attaques annoncées par le gouvernement. Mais les confédérations n’ont toujours pas déterré la hache de guerre.

Elles appellent toutefois à une journée de grève le 27 mai. Dans ce contexte de crise grave qu’on veut nous faire chèrement payer, il nous faudra répondre à l’appel. Et ne pas en rester là.

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