Dès le 8 mars, contre les licenciements, aux côtés des grévistes de Total !
1er mars 2010 Éditorial des bulletins L’Étincelle
Raffineries Total, aiguilleurs du ciel, SNCM, pilotes d’Air France, enseignants de Seine Saint-Denis (93) sans compter les milliers de travailleurs sans-papiers en grève depuis 4 ou 5 mois... ce qui marque l’actualité, ce sont bien les luttes des salariés. Pas seulement en France, mais aussi dans le reste de l’Europe, en Grèce ou en Espagne où grèves et manifestations s’opposent aux suppressions d’emplois, aux plans d’austérité, aux menaces sur les retraites et aux coupes budgétaires dans les services publics.
Car partout, ce sont les mêmes attaques contre les travailleurs pour nous faire payer la crise et les dettes publiques qui ont servi à renflouer les banques et les grandes entreprises.
Aujourd’hui, Total peut annoncer 7,8 milliards d’euros de profits, BNP-Paribas 5,8 milliards. Mais pour les travailleurs, les chiffres ne vont pas dans le même sens.
En janvier, ce sont 19 500 travailleurs de plus qui se sont retrouvés au chômage sans même pouvoir trouver un petit boulot ou une mission d’intérim. Cela fait maintenant 3,8 millions de chômeurs en tout. Il y a peu, Sarkozy, sur TF1, nous promettait « le recul du chômage dans les semaines qui viennent ». Mais une fois les télévisions éteintes, il poursuivait ses attaques contre le monde du travail et son soutien aux patrons licencieurs. Sa politique pour faire baisser les chiffres du chômage ? Ce sont les radiations administratives. En janvier, elles ont augmenté de 8,7 %, c’est à dire que 44 800 chômeurs ont été radiés de Pôle Emploi sans pour autant avoir trouvé un emploi.
Alors la lutte contre le chômage ne peut être que celle des travailleurs eux-mêmes. Et ceux qui se battent pour leur emploi sont nombreux, bien qu’ils n’aient généralement pas autant la faveur des médias que Sarkozy et ses déclarations mensongères.
Ceux de la raffinerie des Flandres, à Dunkerque, sont en grève depuis mi-janvier contre la fermeture du site. Pendant une semaine, les six raffineries Total se sont mise en grève par solidarité avec Dunkerque, mais aussi parce que tous craignent pour leur emploi et redoutent la fermeture de leur propre site.
Et ce n’est qu’à contre cœur, avec le sentiment de lâcher ceux de Dunkerque, que bien des grévistes des cinq autres raffineries ont repris le travail. Car rien n’a été obtenu, sinon une vague promesse de ne pas fermer d’autres sites que celui de Dunkerque dans les cinq prochaines années.
Les dirigeants nationaux de la CGT parlent d’une victoire. Mais quelle victoire ? Pour ceux de Dunkerque, cela veut dire le chômage et pour les autres, « juste des CDD de cinq ans », pour reprendre l’expression de Philippe Wullens, délégué Sud et dirigeant de l’intersyndicale de Dunkerque.
La résignation des directions syndicales nationales, qui leur vaut régulièrement les félicitations de Sarkozy pour leur « sens des responsabilités », il faudra donc passer outre.
Les camarades de Total n’ont pas dit leur dernier mot. Le 8 mars, ils appellent à un rassemblement à Paris-La Défense lors du Comité central d’entreprise qui doit décider de leur sort. Soyons les plus nombreux possible à leurs côtés. Cette manifestation serait l’occasion de réunir les travailleurs en lutte et de prendre contact pour organiser la suite du combat.
Car ce ne sont pas les élections régionales, le 14 mars, qui changeront quoi que ce soit pour nous. Et cela, quel que soit le résultat. La preuve, c’est la gauche qui détient la majorité depuis cinq ans dans 20 régions sur 21. Et alors ?
Au mieux elles sont l’occasion d’exprimer notre colère là où l’extrême gauche, Lutte Ouvrière ou le Nouveau Parti Anticapitaliste, présentent des listes qui défendent sans ambiguïté un programme pour nos luttes, et notamment l’interdiction des licenciements. Voter le 14 mars pour ces listes-là, ce sera dire que pour empêcher patronat et gouvernement de nous faire payer la crise, pour augmenter les salaires, défendre les retraites, mettre fin au chômage, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes, leurs luttes et l’indispensable convergence de celles-ci.