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Accueil > Éditos de bulletins > 2009 > décembre > 14

Sauvons la planète… du capitalisme !

Cela fait donc une semaine que les représentants de 192 États sont lancés à Copenhague dans une discussion « historique », disent-ils, pour lutter contre la pollution et limiter le réchauffement climatique. Des milliers de diplomates, politiciens et lobbyistes réunis pour sauver la planète ! Malgré l’énergie déployée pour nous présenter le sommet comme l’événement du siècle, la réunion de Copenhague apparaît jour après jour plus clairement pour ce qu’elle est : une opération géante de communication et pas grand-chose d’autre.

Pas vraiment une surprise. Et pas non plus une première. Depuis le « sommet de la terre » à Rio en 1992 et le « protocole » de Kyoto en 1997, on commence à avoir l’habitude de ces grandes messes. Pour quel résultat ? Depuis Rio les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 30 %, et depuis 2000 elles augmenteraient plus rapidement que jamais.

Ce qui s’est passé de plus spectaculaire à Copenhague ces derniers jours, c’est sans doute l’ampleur des manifestations rassemblant samedi des dizaines de milliers de personnes du monde entier pour protester contre cette mascarade. Et aussi l’ampleur de la répression avec un millier d’arrestations.

C’est qu’il y a de quoi être révolté par le sort que le capitalisme réserve à l’environnement. Et de quoi être outré d’entendre experts, ministres et chefs d’État, pérorer sur le « développement durable » et nous faire la morale sur le tri individuel des déchets et les économies d’eau en se brossant les dents, ou nous reprocher d’aller travailler en voiture, avec une taxe carbone en guise de punition.

Car ceux qui voudraient nous faire porter le chapeau pour tous les maux de la terre, sont les représentants des principaux pollueurs, les trusts qui dominent la production agricole et industrielle de la planète. Ce sont avant tout les grandes industries, en particulier celles des pays riches, qui sont les principales responsables de la pollution. En France, les déchets produits par les ménages représentent 4 % des déchets, les 96 % restants viennent de l’industrie et l’agriculture (les paysans étant soumis aux dictats des fabricants de pesticides et des firmes de l’agro-alimentaire). Tout comme la plus grande partie des émissions de CO2 vient des grands industriels.

On pourrait multiplier les exemples des catastrophes écologiques dont les patrons des grands trusts sont responsables. Depuis celle de Bhopal, en Inde, il y a tout juste 25 ans, lorsque l’explosion d’une usine américaine de pesticide avait fait plus de 15 000 morts et libéré un nuage de 40 tonnes de gaz toxiques. Aujourd’hui encore plus de 100 000 personnes continuent d’y souffrir de troubles respiratoires, cancers ou malformations. Le trust chimique responsable, Union Carbide, après avoir versé une compensation dérisoire de 310 millions d’euros (300 € par victime en moyenne) aux autorités indiennes s’est dégagé de toute responsabilité. Tout comme les patrons de Total, responsables de 31 morts, plusieurs milliers de blessés 30 000 logements détruits avec l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001, et qui viennent d’être relaxés par la justice française.

Il n’est jamais question de faire payer la note aux patrons. Au contraire, l’écologie est devenu pour eux un marché. Le droit à polluer a aujourd’hui sa bourse où s’échangent et se vendent des autorisations d’émissions de CO2 que leur accordent gratuitement les États. Un comble !

Oui, c’est le même patronat responsable de l’exploitation et aujourd’hui des vagues de licenciements et du chômage, qui pollue la planète. Et d’ailleurs ce sont toujours les travailleurs et les populations pauvres qui sont les victimes de cette pollution, des catastrophes industrielles comme souvent quotidiennement au travail de l’exposition à toutes sortes de polluants. Alors ce sont les patrons, et leur organisation de la société, le capitalisme, qu’il faudra renverser pour assurer un avenir à la planète et à ses habitants. Et pour cela, un seul moyen : la lutte de classe. Oui, il va falloir que ça chauffe !

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