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Accueil > Éditos de bulletins > 2009 > juin > 22

Sarkozy : après demain, on rase gratis ! Aujourd’hui c’est le prix fort !

Les classes populaires prennent de plein fouet la crise. Le chômage a grimpé d’un point en un an et dépasse les 9 %. Plus de 5 % des travailleurs qui occupent un emploi sont en « sous emploi », temps partiel ou chômage technique. La vague des licenciements et fermetures d’entreprises continue à déferler, dont les médias n’évoquent que l’écume en citant les grosses entreprises touchées : Goodyear, Michelin, Freescale, Altis, Osram, Marionnaud ou Télévision de France. Mais restent des dizaines des milliers de petites entreprises qui jettent aussi des travailleurs à la rue.

Et tout le monde le sait et nous le prédit : ça ne peut qu’être pire les prochains mois, 300 000 chômeurs supplémentaires pour le seul premier trimestre 2009, 700 000 de plus à la fin de l’année, bien plus de 10 % de la population active.

Les plus durement touchés sont les jeunes. Ils passent leur bac mais l’autre rive est lointaine. Dans quelques semaines 700 000 jeunes en fin d’études arrivent sur le « marché du travail », mais peu de boulot ! On en promet surtout à leurs parents, jusqu’à 67 ans ou plus, condamnés aux travaux forcés à perpétuité pour cause de trop maigre retraite.

Et juste une chiche augmentation de 1,3 % du Smic ! Soit 13 euros de plus par mois. Les bas revenus s’ajoutent au chômage pour vider les caisses de maladie et de retraite alimentées en grande part par les prélèvements sur les salaires.

Cette vie par sale temps de crise, on la connaît ici, comme dans les autres pays d’Europe et de la planète. On s’y enfonce. Mais qu’à cela ne tienne, Sarkozy a trouvé l’astuce de nous parler de « l’après crise »  ! Voyons, voyons, levons le nez de la gadoue dans laquelle lui et ses amis patrons nous plongent ! A Versailles, devant ce « congrès » rassemblant députés, sénateurs et ministres à sa botte, le chef de l’Etat a donc proposé d’ « avoir le courage de changer ». Tiens donc.

Pourtant pas un pet de nouveauté dans son discours pro patronal : aider l’investissement, aider la production, c’est-à-dire aider les patrons. Leurs « charges » seraient trop lourdes ? Elles seront donc allégées. La taxe professionnelle serait insupportable ? Elle sera supprimée. Le déficit de l’Etat doit être comblé, ne serait-ce que pour poursuivre l’aide aux banques et aux patrons ? Un emprunt de l’Etat le creusera encore un peu, au détriment des services publics. Et puisque la mode est au « Vert », les travailleurs devront payer au prix fort une « taxe carbone » sur les produits pétroliers, eux qui n’ont souvent pas d’autre choix que de se rendre à leur travail en voiture, ou de se chauffer au fioul vu les tarifs exorbitants de l’électricité.

Cinéma présidentiel d’un côté, opérette de l’opposition de l’autre. Les Verts et les communistes ont boudé Versailles. Les socialistes sont venus et restés muets. Mais absents ou muets, cela ne fait pas une politique de la part de cette vieille gauche gouvernementale qui n’a en vue que des échéances électorales, régionales de 2010 ou présidentielles de 2012. Alors que le temps presse, que c’est dans les mois qui viennent que les travailleurs doivent riposter aux sales coups, et les stopper, avant que d’autres ne s’y ajoutent.

Mais riposter en se servant de leurs propres armes : leur nombre et leur mobilisation tous ensemble. La politique commune des confédérations syndicales a consisté à appeler à quelques journées, en janvier, en mars et le premier mai, où la colère s’est tellement bien exprimée qu’elles ont préféré ne plus jouer avec le feu. Et donc plus rien. Pourtant de nombreux travailleurs ont engagé des luttes, sont encore en lutte, partout dans le pays contre les licenciements et les bas salaires. Mais trop souvent le dos au mur, isolés les uns des autres.

Plus que temps de les additionner et les faire converger en un seul et même mouvement.

Plus que temps de préparer le tous ensemble.

Et si la gauche et les confédérations syndicales n’en veulent pas alors aux travailleurs du rang, aux syndicalistes des entreprises de prendre les choses en main.

Après tout le nombre et la force, c’est nous.

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