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Accueil > Éditos de bulletins > 2009 > avril > 20

Salariés de chez Caterpillar, Continental, Toyota, Lear, électriciens, postiers, hospitaliers…et tous les autres, même combat !

Côté patronal, soutien garanti du gouvernement et des tribunaux. Exemple, Caterpillar (engins de chantier) dans l’Isère : la direction annonce la suppression de 733 emplois ; les ouvriers ripostent, occupent le site plusieurs nuits ; la direction traîne 19 des salariés devant la justice, le tribunal les condamne pour « entrave à la liberté de travailler  » et «  occupation illicite des locaux  ». Tout de même curieux qu’aucun tribunal ne condamne jamais de patrons pour « entrave à la liberté de travailler » des salariés qu’ils mettent sur le carreau et exploitation « illicite » des autres ! Dimanche, drôles de « négociations » avec les patrons de Caterpillar au ministère de l’économie, après la suspension du blocage : la direction maintient l’annonce de 600 licenciements et se contente de repousser à une date ultérieure « l’aménagement du temps de travail ». Ce lundi matin, c’est avec un sentiment d’écoeurement et de colère que les ouvriers ont accueilli ce prétendu « protocole de fin de conflit  ».

La semaine dernière, Sarkozy s’était empressé de déclarer qu’il «  ne laisserait pas faire  » devant la vague de séquestrations de patrons licencieurs. A moins que ce soit les travailleurs qui ne se laissent pas faire ! Il n’y a pas si longtemps, le même Sarkozy trouvait que les grèves en France étaient « invisibles », et voilà qu’il constate qu’elles sont trop visibles ! Et ce qui est également très visible, c’est que du côté du patronat, de la Justice et du gouvernement, on se tient les coudes, d’autant que l’inquiétude commence à monter dans leur camp.

L’ex premier ministre, Dominique de Villepin, quasiment pris de panique, a déclaré dimanche sur Europe 1 qu’il existait «  un risque révolutionnaire en France  », et qu’il fallait prendre très au sérieux la colère et le désespoir des salariés. Certes.

C’est qu’il ne faudrait finalement pas grand-chose, en ces temps de déferlante de plans de licenciements, pour que les dizaines de luttes dans pratiquement tout le pays se coordonnent et se transforment en grève générale. En tout cas, sachons que du côté gouvernemental et patronal, on en est conscient et on le craint. A juste titre. Car les réactions du monde du travail se multiplient.

Les ouvriers de l’usine Toyota sont en grève depuis le 6 avril pour le paiement à 100% des journées chômées et l’augmentation des salaires de 300 euros. Le directeur du site a déclaré «  je préfère crever que de payer 100%  ». Les patrons savent bien que les revendications des ouvriers de Toyota sont celles de tous les salariés et que s’ils cèdent à Toyota ils risquent la contagion des grèves dans d’autres sites.

Et pour cause. Les ouvriers des équipementiers automobiles Lear et Sodimatex (groupe Trèves) sont en grève eux aussi, depuis plus de 10 jours, bloquant l’approvisionnement de plus grosses usines comme Peugeot Citroën.

A la Poste, pas une semaine sans que n’éclate localement, ici ou là, une grève contre le projet « facteur d’avenir », qui n’est qu’un plan de suppressions de postes déguisé. Le mécontentement est grand également dans les hôpitaux, où sous couvert de rentabilité, de nouvelles suppressions d’emplois sont annoncées. Une journée de mobilisation du secteur hospitalier est prévue le 28 avril. Les salariés des filiales d’EDF et GDF luttent pour leurs salaires depuis plusieurs semaines. Dans les universités aussi, la mobilisation contre les suppressions d’emplois continue. Voilà même, qui l’eût cru, les salariés surexploités de la principauté de Monaco qui manifestent leur ras-le-bol.

La colère existe et touche la plupart des secteurs. Le problème, c’est que pour l’instant, elle reste atomisée. Mille colères s’expriment, mais ne se sont pas encore transformées en une seule grande colère, celle qui ridiculisera les décisions des tribunaux, les rodomontades de Sarkozy, les fausses propositions patronales suite à la suspension d’un mouvement.

Oui, il y a urgence, et sans forcément attendre le 1er mai, à fédérer et coordonner toutes les luttes existantes afin que ce soit enfin les travailleurs qui décident de leur sort, et pas le CAC 40 !

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