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Accueil > Éditos de bulletins > 2009 > mars > 30

La riposte qui s’impose

Le gouvernement prend un décret censé interdire les bonus et les stock-options des patrons. C’est que de Suez-GDF à la Société Générale en passant par Natixis et Valéo, la débauche de millions accordés aux PDG en quelques jours était trop indécente.

Alors, en guerre contre les patrons, Sarkozy ? Non. Seulement de la poudre aux yeux. Le décret ne doit concerner que les « mandataires sociaux », pas les autres dirigeants des entreprises. Il ne s’appliquerait qu’à la poignée de banques et gros industriels qui ont bénéficié des milliards d’aides de l’État. L’interdiction des bonus ne serait que jusqu’en 2010. Et le patron de Valéo n’a pas à s’inquiéter : son parachute doré (de 3,2 millions d’euros) n’est pas remis en cause, alors même que Valeo a annoncé 5 000 suppressions d’emplois.

Pas question non plus de toucher au « fixe » des dirigeants d’entreprises. Pour le PDG de BNP Paribas le salaire de base a été, en 2008, de 950 000 € ! Et à côté des dirigeants de la Société Générale qui disent renoncer à leurs stock-options, il y a les actionnaires. Eux ne se sont pas rationnés du tout : à la Société Générale ils s’octroient 700 millions d’euros de dividendes, à BNP Paribas 900 millions d’euros. Et ces deux banques ont bénéficié des milliards d’aides de l’Etat.

Quant aux autres entreprises, le gouvernement se contente d’espérer qu’elles voudront bien appliquer les «  règles de bonne conduite » promulguées par le Medef.

En guise de « bonne conduite » , patrons, actionnaires et gouvernement, sous prétexte de crise, s’en prennent de plus en plus durement à nos conditions de vie : gel des salaires, licenciements à la pelle, développement massif du chômage partiel…

Le seul objectif du décret du gouvernement et des envolées lyriques de Sarkozy contre les pratiques de certains patrons, est de faire croire qu’on exige aussi des sacrifices des plus riches... pour mieux en exiger des travailleurs. Preuve qu’ils commencent à craindre la colère du monde du travail.

Celle-ci explose ça et là, sur les salaires ou à chaque annonce de fermeture ou de plan de licenciement. C’est la colère des ouvriers de Continental qui sont allés à Reims tenir la dragée haute à leur patron et qui manifestaient à nouveau à Paris la semaine dernière. Celle des salariés de 3M qui ont séquestré leur directeur après l’annonce de 110 suppressions d’emplois. Celle des postiers des Hauts-de-Seine (92) contre les restructurations à la poste et les bas salaires. Et bien d’autres. Mais ces ripostes restent au coup par coup, en ordre dispersé. C’est, plus que jamais, une riposte d’ensemble qui est indispensable.

Le succès massif de la journée d’action du 19 mars est bien sûr un encouragement. A condition d’en préparer la suite. Ce que se gardent bien d’annoncer les directions syndicales. Elles semblent craindre une mobilisation ouvrière autant que les patrons et les politiciens, au point de s’efforcer à la diluer en ne proposant que des journées espacées : la prochaine seulement pour le 1er mai… dans un mois et demi.

Ce mouvement d’ensemble, il faudra le préparer nous mêmes, en faisant converger les luttes en cours, en nous saisissant d’elles pour nous y joindre et nous retrouver ensemble en grève et dans la rue sur des objectifs qui correspondent vraiment à la situation, des revendications qui répondent aux problèmes de tous les travailleurs.

C’est  : l’interdiction des licenciements, face à la déferlante de suppressions d’emplois ; le paiement à 100 %, sans aucune contrepartie des jours de chômage partiel que les patrons imposent ; l’augmentation de 300 € mensuels des salaires et retraites ; aucun salaire, pension ou minimum social inférieur à 1 600 €.

Patrons et gouvernants répondront que c’est impossible à cause de la crise ? Celle-ci n’empêche ni les cadeaux aux PDG, ni les dividendes aux actionnaires. Sans parler des fortunes accumulées par les entreprises et les grandes familles bourgeoises qui ne se sont pas envolées. Alors il faut aussi imposer le contrôle des comptes des entreprises par les travailleurs, comme notre contrôle sur l’usage des milliards distribués par l’Etat aux banques et aux entreprises avec l’argent de nos impôts.

Pour cela il faut une explosion sociale, une grève générale pour faire céder les patrons. C’est la seule voie pour les travailleurs, pour ne pas faire les frais de leur crise.

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