Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Éditos de bulletins > 2009 > mars > 23

Et maintenant ?

La manifestation du 19 mars a été un énorme succès. Plus ample encore que la journée d’action précédente du 29 janvier : 3 millions de manifestants ont battu le pavé dans plus de 200 villes de France. On ne peut que se réjouir d’un tel succès. D’autant que la mobilisation des salariés du privé a été beaucoup plus marquante qu’en janvier.

Et pour cause ! Les plans sociaux se multiplient aussi rapidement que brutalement. Le chômage et la précarité sont en train d’exploser. Continental va fermer son site à Clairoix supprimant 1 215 emplois. Total supprime 550 postes malgré des profits record de 14 milliards d’euros. Renault et PSA annoncent la suppression de quelque 9000 postes, sans compter 7 ou 8000 chez les sous-traitants… Et puis, ce lundi, l’annonce de la fermeture de l’usine chimique Celanese, près de Pau, en attendant les autres. Au total, pour l’heure, entre départs prétendument « volontaires », suppressions d’emplois, fermeture d’usine et non remplacement des départs en retraite, ce sont plus de 55 000 emplois qui vont disparaître dans le secteur privé. Sans compter les dizaines de milliers de suppressions de postes dans la fonction publique.

Du ras-le-bol à la grève générale

Il était bien normal que la colère du monde du travail s’exprime massivement dans la rue jeudi dernier.

Mais visiblement, cela ne suffit pas. Le gouvernement reste sourd. Sarkozy en rajoute même dans la provocation, en expliquant qu’il ne reviendra pas sur ses « réformes » anti-sociales et qu’il ne touchera pas à ce bouclier fiscal qui a permis d’économiser 458 millions aux 14 000 contribuables les plus riches.

Pourtant Sarkozy et ses compères redoutent l’explosion sociale qui guette. En attendant, ils nous testent. Ils attendent de voir si le ras-le-bol général peut être canalisé dans de sages défilés, ou s’il ne va pas changer de braquet pour se transformer en levée en masse de tous les salariés derrière leurs revendications communes.

Laisserons-nous canaliser notre colère ?

Ils ne semblent d’ailleurs pas les seuls à se faire du souci. Le socialiste Laurent Fabius a déclaré : «  Si la politique du gouvernement ne change pas, je crains qu’au printemps – je dis crains parce que c’est un risque que personne ne peut souhaiter – devant cette situation désespérante, il y ait des mouvements profonds et effectivement radicaux de révolte  ».

Le gouvernement semble donc pouvoir compter sur la gauche pour canaliser le ras-le-bol et éviter l’explosion. Mais pas seulement ! Les directions syndicales marquent également le pas après le succès du 19 mars. Même si elles se déclarent «  déterminées à maintenir la pression  », les étapes suivantes de la mobilisation n’ont même pas encore été évoquées. La réunion de vendredi a décidé qu’il était urgent… d’attendre la prochaine réunion intersyndicale du 30 mars. D’ici là, «  chacun des syndicats se donne la semaine  » pour prendre le temps de la réflexion. Finalement aucune date n’a été retenue pour «  maintenir la pression  », si ce n’est le traditionnel 1er mai. Les dirigeants des confédérations syndicales ne donnent aucune perspective aux 3 millions de manifestants du 19 mars pour combattre la crise et la politique gouvernementale.

Confirmons leurs craintes !

Oui, les dirigeants politiques craignent l’explosion sociale ! Et les dirigeants syndicaux font tout pour la contenir. Ils la craignent d’autant plus qu’elle est possible et qu’elle est de toute façon la seule façon de faire reculer le gouvernement et d’imposer nos revendications. Le succès de la mobilisation des travailleurs en Guadeloupe et en Martinique est là pour nous le rappeler. Dans le climat économique et social actuel, la moindre étincelle dans un secteur pourrait bien déboucher sur un mouvement généralisé, tant le mécontentement est général.

Alors il est temps de mettre clairement en avant nos revendications communes, celles du monde du travail :

  • Interdiction des licenciements
  • Augmentation uniforme des salaires de 300 € par mois
  • Contrôle des comptes des entreprises par les salariés.

Et c’est bien l’explosion sociale généralisée, la grève générale jusqu’à satisfaction, qui nous permettra d’avoir gain de cause.

Imprimer Imprimer cet article