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Accueil > Éditos de bulletins > 2009 > janvier > 5

La crise et la guerre : les bons vœux du capitalisme

Il y a eu des débuts d’année qui se prêtaient aux bons vœux des gouvernants : des tas de choses clochaient dans ce monde mais, tout de même, des tas de signes encourageants montraient qu’on était sur la voie du progrès, de la paix et de la démocratie.

En ce commencement de 2009, nous avons et la crise et la guerre. Et toutes deux portées dans l’ensemble du monde par le soi-disant camp des grandes puissances qui se flattent d’être des démocraties. Toutes deux aussi intimement liées qu’au début de l’époque impérialiste, à l’aube du XX° siècle, quand Jaurès expliquait que le capitalisme portait en lui la guerre comme la nuée porte l’orage.

Certes, l’intervention militaire d’Israël contre les Palestiniens de Gaza, au moment où la crise économique s’étend et s’approfondit, pourrait sembler une simple coïncidence. L’Etat israélien n’a jamais eu d’autre politique que de tenir les Palestiniens sous sa botte, depuis des décennies, crise ou pas crise. Mais aujourd’hui, le bombardement, l’encerclement de Gaza puis l’offensive militaire terrestre contre ce petit territoire peuplé d’un million et demi de personnes déjà affamées par deux ans de blocus, se fait avec l’approbation ouverte des Etats-Unis et celle implicite et plus hypocrite de l’Europe, France en tête. Et le fait que, dans ce contexte de crise mondiale, les Etats-Unis, déjà embourbés en Irak et en Afghanistan, aient donné le feu vert à leur base avancée dans la région pour étendre encore le conflit est aussi un avertissement du monde impérialiste à tous les opprimés et exploités de la planète.

Gaza est la préfiguration d’une situation qui s’étend depuis quelques mois au monde entier : exclusion, chômage, effondrement de l’économie, misère et famine. Or Gaza ne s’incline pas devant ceux qui sont responsables de ses maux. Voilà pourquoi sa population est bombardée, mitraillée, envahie et occupée.

Au sein même des pays impérialistes, nous ne faisons que commencer à prendre la voie où ceux du tiers monde sont déjà bien avancés. Avec la crise, nous sommes probablement entrés dans une nouvelle période dont nous n’avons encore vu que les premières conséquences. Elles sont déjà catastrophiques – licenciements, fermetures d’usines, précarisation de millions de travailleurs jetés à la rue – mais la suite risque de l’être encore bien davantage. Souvenons-nous que la crise économique de 1929 a conduit le monde à la guerre mondiale.

Bien sûr, ici, les gouvernements ne font pas encore donner l’armée contre ceux qui se révoltent. Seuls les flics pour l’instant. Quoiqu’en Grèce, contre les lycéens et les étudiants, le gouvernement en aurait été tenté, paraît-il, aux moments les plus chauds…

N’importe. Au regard de ce que la bourgeoisie et ses gouvernements sont prêts pour défendre leur domination (et dont ils nous font la démonstration, pour l’instant, aux dépens des peuples du reste du monde), les solutions prônées par la gauche institutionnelle (partis ayant soi-disant un vague programme socialiste ou centrales syndicales représentant, paraît-il, les intérêts des travailleurs) sont tout à fait dérisoires : bien voter, bien négocier, faire grève à tour de rôle ou débrayer une journée en respectant la propriété et les règlements des patrons, au mieux descendre dans la rue pour manifester gentiment et calmement notre désapprobation…

La classe capitaliste nous mène la guerre depuis toujours. Elle est prête aujourd’hui à la porter à un niveau supérieur. Si nous ne sommes pas prêts à la porter à ce même niveau, nous serons immanquablement vaincus et écrasés. C’est dans les périodes de crise que l’adage du vieux mouvement ouvrier, socialiste, communiste ou anarchiste, redevient pleinement d’actualité : si nous voulons le progrès, la paix et la démocratie, préparons la révolution.

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