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Accueil > Éditos de bulletins > 2008 > septembre > 1er

Rentrée des luttes de classes, pas de programme allégé !

En cette veille de rentrée scolaire, il s’est trouvé un député UMP pour venir cracher son venin anti-ouvrier au journal de France 2, et dénoncer les parents qui, au lieu d’utiliser l’allocation de rentrée scolaire pour des fournitures pour leurs gosses, s’achèteraient un écran plasma ! Chacun sait pourtant au contraire combien les parents peu fortunés se sacrifient aujourd’hui pour assurer l’avenir de leurs gamins, en particulier la meilleure scolarité.

Façon de détourner l’attention du fait que s’il faut des allocations de ceci ou de cela, des aumônes insuffisantes qui ne sont que des sparadraps sur d’énormes plaies, c’est parce que les revenus des familles ouvrières ne cessent de fondre : à cause des salaires en baisse, à cause des licenciements et de la précarité en hausse.

Première catastrophe pour les travailleurs ces derniers mois : la flambée des prix. Bien plus importante que la hausse officielle estimée cette année à 3,6 %, surtout pour les produits de première nécessité, dépenses incompressibles qui constituent l’essentiel des dépenses de couches populaires. Les loyers ont augmenté en moyenne ces dernières années de 5 % à 6 % par an et mangent souvent plus de la moitié de la paye. Les produits alimentaires ont grimpé cette année de 6 %, l’essence de 8 %, sans parler du gaz avec 15 % de hausse depuis janvier dernier. Et les salaires ?

Seconde catastrophe pour les travailleurs : les licenciements qui continuent à tour de bras. Encore 700 licenciements d’intérimaires annoncés à Peugeot-Poissy aujourd’hui même. Qui s’ajoutent à tous les autres, dont sont le plus souvent coupables de grosses entreprises qui font des profits indécents, dont les PDG et actionnaires sont de grosses fortunes du pays. Sans compter les mesures contre les chômeurs ou les Rmistes, pour les obliger à prendre n’importe quel boulot payé au lance-pierres.

Résultat : 2,5 millions de travailleurs à temps complet ne gagnent qu’un Smic, et près de 3 millions survivent comme ils peuvent avec des minima sociaux inférieurs à la moitié du SMIC. Tellement catastrophique que même Sarkozy (lui dont la politique a drainé des pauvres vers les riches, cette année, 15 milliards de « paquet fiscal ») fait mine de s’alarmer et propose de taxer les dividendes et les plus-values… un tout petit peu ! Vraiment si peu, pour contribuer à financer son Revenu de Solidarité Active (RSA), dont le but est avant tout d’inciter les chômeurs au RMI à accepter n’importe quel petit boulot, en leur maintenant le bénéfice d’une partie de leur allocation en plus de leur salaire. Question surtout d’offrir aux patrons une main-d’oeuvre à bon marché et l’occasion de généraliser les emplois à temps partiels sous-payés. Beaucoup de bruit pour moins que rien !

A noter que l’attitude de la gauche, du moins du Parti socialiste réuni en « université d’été », est strictement la même. Ses ténors dénoncent la « souffrance sociale », mais n’annoncent strictement aucun remède. Surtout pas d’enlever au patronat et ses actionnaires leur pouvoir d’extorquer de la plus-value. Et de vivre d’autant plus mirifiquement que la grande masse des travailleurs, avec ou privée d’emploi, plonge dans la misère.

C’est donc à nous tous, travailleurs, qu’il revient de défendre notre programme pour sortir la tête de l’eau :

  • augmentation générale des salaires d’au moins 300 € pour tous, et pas de salaire ou « minima » inférieurs à 1500 €
  • « échelle mobile des salaires », c’est-à-dire augmentation systématique des salaires au fur et à mesure que les prix montent – ce qui veut dire que nous les contrôlions et imposions leur hausse. Les pétroliers ou supermarchés savent bien répercuter, eux !
  • interdiction des licenciements et embauches massives dans le privé comme dans le public, partout où il y a de larges besoins de main-d’œuvre, ce qui diminuera le temps et l’intensité du travail de tous.
  • régularisation des centaines de milliers de travailleurs d’autant plus durement exploités qu’ils sont sans papiers.

Ce n’est pas un programme « allégé », mais ça va être à nous de donner des leçons !

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