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Accueil > Éditos de bulletins > 2008 > mai > 5

La grève des salariés sans-papiers : une lutte qui concerne tous les travailleurs !

Depuis le 15 avril, plus d’un millier de salariés sans-papiers sont en grève en Ile-de-France pour obtenir leur régularisation. Ils suivent l’exemple des grévistes de Buffalo Grill à Viry-Châtillon ou encore du restaurant de la Grande Armée à Paris, qui quelques mois plus tôt ont obtenu gain de cause par leur lutte déterminée, avec grève et occupation de leur lieu de travail. Sans parler du très chic café de la Jatte, dans le fief sarkozien de Neuilly-sur-Seine, dont les cuisiniers ont reçu une autorisation provisoire de séjour suite à leur mobilisation. Ce coup de colère met en lumière la situation que les travailleurs sans-papiers subissent depuis des années : ils ont un emploi, le plus souvent un contrat de travail, ils payent donc des impôts, des cotisations sociales, mais n’ont droit à rien car ils n’ont pas d’existence légale.

Par la politique xénophobe de Sarkozy, incarnée par son ministre de l’immigration Hortefeux, la précarité de leurs conditions de vie s’est encore aggravée, avec à tous moments la peur de se voir expulser. Une véritable traque s’est mise en place avec la multiplication des contrôles d’identité et des arrestations. Alors que la crise alimentaire, savamment orchestrée par les spéculateurs, menace de famine un grand nombre toujours plus grand de pays, venir tenter sa chance dans un pays plus riche est présenté comme un crime. Cette démagogie, qui vise à concurrencer le Front National sur son terrain de prédilection, se veut spectaculaire, avec ses objectifs chiffrés chaque année en hausse pour le nombre d’expulsions à réaliser. Pour l’année 2008, ce sont 26 000 personnes que le gouvernement prévoit d’expulser.

Or c’est sur cet aspect de sa politique que Sarkozy ne se retrouve plus aujourd’hui tout à fait en phase avec une partie du patronat, malgré ses efforts pour satisfaire toutes les aspirations de ses amis les patrons ! Car dans des secteurs tels que la restauration, le bâtiment, le nettoyage, le besoin de main d’œuvre est tel qu’on a pu voir bon nombre de chefs d’entreprise, qui ne tiennent pas à trop se concurrencer entre eux, prendre publiquement position pour réclamer la régularisation de leurs salariés sans-papiers, en expliquant qu’il leur serait extrêmement difficile de les remplacer. Rien que pour le secteur de l’hôtellerie restauration, les patrons évoquent la nécessité de régulariser 50 000 travailleurs.

Toujours est-il que le mouvement des sans-papiers s’amplifie, encouragé par les premiers succès remportés par les grévistes précurseurs de la mobilisation.

Un mouvement qui prend de l’ampleur

Lors de la manifestation parisienne du 1er mai, les travailleurs sans-papiers étaient en tête de cortège, soutenus notamment par la CGT qui a pris en charge certaines de ces luttes. Actuellement, si des dissensions ou désaccords tactiques apparaissent, entre syndicats et coordinations de sans-papiers, c’est aussi parce que les premières initiatives ont créé un espoir motivant toujours plus de nouvelles luttes. Le millier de dossiers de régularisation déposés par la CGT ne saurait marquer le mot de la fin, les travailleurs concernés étant bien plus nombreux. Ce mouvement doit continuer, prendre de l’ampleur, avec le soutien de tous les travailleurs. Car le combat des sans-papiers concerne toute la classe ouvrière : ils se battent pour le droit à vivre dans la dignité et pour l’amélioration de leurs conditions de travail.

Ce combat, ils le mènent avec les armes du mouvement ouvrier, la grève, seul moyen efficace de se faire entendre, dans une économie où toutes les richesses sont créées par la classe ouvrière, notre classe. Leur lutte peut aussi changer le climat social. Par l’exemple de grèves victorieuses, elle doit nous faire prendre confiance dans notre force, et dans nos capacités à nous défendre tous ensemble, travailleurs français et immigrés, avec ou sans papiers, contre les attaques de ce gouvernement. Vive la grève des travailleurs sans-papiers !

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