Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Éditos de bulletins > 2008 > avril > 7

« Sarko, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue ! »

Plus de 10 000 jeunes ont manifesté dans les rues de Paris jeudi, plusieurs milliers un peu partout en province, déjà beaucoup plus nombreux que deux jours avant. Et de nouvelles manifestations sont prévues mardi et jeudi de cette semaine. Les jeunes viennent ainsi en renfort des grèves d’enseignants, souvent soutenus par les parents d’élèves, qui se multiplient depuis près d’un mois dans un certain nombre de lycées, surtout dans la région parisienne, mais aussi en province.

Bref, la jeunesse, ses enseignants et les parents donnent le coup d’envoi de la bonne riposte aux 166 mesures que Sarkozy a présentées vendredi dernier, visant à faire 7 milliards d’économies sur les services publics gérés par l’Etat. Rappelons que ce plan scélérat prévoit que dans la fonction publique, un départ à la retraite sur deux ne sera pas remplacé. Or un fonctionnaire sur deux… est un travailleur de l’Education nationale. C’est donc à un gigantesque « plan social » avec à la clef 11 200 suppressions de postes dans l’Education, prévu pour la rentrée 2008.

Des économies contre les plus pauvres

Mais il ne faudrait pas croire que les suppressions se font partout de la même manière : 10 % sont supprimés dans la seule Académie de Créteil, qui chapeaute trois des départements les plus populaires de la région parisienne. Comme par hasard, le 93 (la Seine Saint-Denis) en fait partie et c’est lui qui est le plus touché. Mais pas toutes les villes du 93, pas Le Raincy, par exemple, cette enclave un peu plus riche dans un des départements les plus défavorisés du pays.

Le gouvernement a décidé de concentrer les moyens sur les établissements qui accueillent les élèves des milieux les plus favorisés (les futurs « pôles d’excellence ») et de faire des coupes sombres dans les écoles, les collèges et les lycées des quartiers populaires où, au contraire, des moyens plus importants seraient nécessaires, ce qui était, en principe, admis, au moins pour les établissements classés « ZEP » (Zone d’éducation prioritaire). Aujourd’hui, tout cela a été balayé, et les élèves des quartiers populaires s’entasseront bien trop nombreux dans les classes, là où il faudrait justement des effectifs allégés et se verront refuser, faute de moyens, les options auxquelles ils ont théoriquement droit : interrogé par la télévision, le proviseur du lycée de Muret, une banlieue populaire de Toulouse, expliquait qu’il avait dû supprimer les options musique et arts plastique. Ailleurs, ce seront les langues, la suppression des dédoublements de classe…

Le gouvernement veut faire des économies sur le dos des enfants des familles ouvrières, c’est sûr. Mais ce n’est pas tout. Toutes les mesures qu’il prend ou s’apprête à prendre (suppressions de postes massives dans les établissements des quartier populaires, passage de quatre à trois ans pour préparer le bac pro, développement de l’apprentissage) montrent qu’il veut dissuader par l’échec scolaire les enfants des familles ouvrières d’entreprendre des études plus longues comme cela s’était développé ces trente dernières années. Il voudrait offrir aux patrons des jeunes de plus en plus jeunes et de moins en moins formés, disponibles pour tous les petits boulots et les tout petits salaires...

Quant aux enseignants, le gouvernement voudrait augmenter leur temps de cours et leur confier en plus de multiples tâches administratives, bref accroître leur « rendement » au détriment de la qualité de leur travail.

Aux côtés de nos enfants et de leurs profs

Les jeunes ont commencé à envahir les rues contre tout cela. Ils ont raison, le temps qu’ils passent à manifester est loin d’être perdu ! Des parents occupent d’ores et déjà des écoles primaires où des suppressions de postes sont annoncées. Il serait bon que leur mouvement s’amplifie, que la grève des enseignants se répande, que la mobilisation des parents, c’est-à-dire de nous tous, les renforce jusqu’à mettre en échec ce gouvernement de guerre contre les travailleurs.

Il y a quarante ans se préparait Mai 68. Eh bien, souhaitons que le mouvement des profs, des jeunes et de leurs parents soit l’amorce d’un Mai 2008 dont nous avons bien besoin pour mettre gouvernement et patrons à la raison !

Imprimer Imprimer cet article