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Accueil > Éditos de bulletins > 2008 > mars > 10

Des votes à la vraie colère sociale

Lors de ce premier tour des élections municipales, la droite recule et la gauche à vocation gouvernementale récupère partiellement ce qu’elle avait perdu en 2001, mais sans qu’elle puisse crier victoire.

Le mécontentement que les mesures scélérates du gouvernement Sarkozy ont suscité s’est traduit partiellement par une sanction électorale, sans que la gauche traditionnelle qui lui avait si bien préparé le terrain n’ait suscité un quelconque enthousiasme.

Le renforcement des scores globaux d’extrême gauche

En revanche, ce qui est notable par rapport aux élections présidentielles de l’année dernière, c’est le renforcement du total des scores de l’extrême gauche là où elle se présentait sous ses propres couleurs, et une confirmation de ses scores globaux par rapport aux municipales de 2001. Les candidats de la Ligue communiste révolutionnaire d’Olivier Besancenot dépassent souvent les 5 % et même les 7 %, voire 10 % en certains endroits. Même chose pour le total des voix LCR + Lutte Ouvrière (le parti d’Arlette Laguiller), quand les deux organisations se présentaient dans la même ville.

Comme quoi les militants révolutionnaires, qui ne comptent que sur la mobilisation populaire et les luttes des travailleurs pour changer notre sort, trouvent un écho important dans l’électorat populaire quand ils se présentent sur leur propre programme.

Et encore, les résultats électoraux ne sont-ils qu’un pâle reflet des sentiments des couches les plus exploitées de la population, dont une bonne partie ne va pas voter ou n’a même pas le droit de vote, comme les travailleurs immigrés.

La réalité du mécontentement

En fait, le mécontentement des salariés face à la politique gouvernementale dépasse très largement les résultats électoraux. L’absence de « vague rose » en faveur des grands partis de gauche, montre que les travailleurs, en dépit de leur rejet de la politique de Sarkozy, n’ont guère d’illusions à leur égard, ni sur les changements que peuvent leur apporter les élections, y compris municipales. Quel que soit le maire élu, le pouvoir d’achat baisse, les vagues de licenciements et de « restructurations » continuent, la précarité se généralise.

La prétendue baisse du chômage annoncée par le gouvernement est parfaitement mensongère : les chômeurs d’il y a 20 ans sont désormais des travailleurs précaires, à temps partiel imposé, qui n’ont pas plus de ressources, voire moins, que les chômeurs d’antan. Une caissière de Carrefour embauchée à tiers temps pour un tiers de paye, mais pour des journées d’amplitude de 10 heures, ne fait pas partie des statistiques du chômage. Mais qu’a-t-elle gagné ? La différence par rapport aux générations précédentes, c’est la surexploitation, l’appauvrissement et la précarisation de la majorité des salariés : une situation où la politique des différents gouvernements a permis au patronat de transformer une partie des chômeurs en travailleurs pauvres.

Tout cela, pendant que les profits des grandes banques comme des grandes entreprises s’envolent. Le patronat se fait prendre la main dans le sac avec ce Gautier-Sauvagnac qui puisait dans les caisses de son syndicat patronal pour casser les grèves, et l’on apprend finalement de leur propre bouche, à l’occasion de leurs règlements de comptes internes, que les chefs du patronat mentent à qui mieux mieux.

De Mai 68… à Mai 2008 ?

Décidément, il n’y a pas grand-chose à attendre des changements de gouvernement, au niveau national comme municipal. Les travailleurs savent bien que les véritables changements ne viendront que d’une mobilisation d’ampleur du monde du travail, quand nos luttes locales, parfois radicales et déterminées, convergeront et se transformeront en une véritable explosion sociale.

Oui, le pire est à venir pour les Sarkozy, Gautier-Sauvagnac et leurs semblables : la véritable colère des exploités. L’heure ne sera plus alors à changer de maire ou de président, mais à instaurer un tout nouveau rapport de force entre travailleurs et exploiteurs.

Réactions à cet article

  • Très bon édito qui reflète parfaitement la situation. Dommage, une fois de plus que LO et LCR n’est pas fait cause commune pour préparer ensemble ce futur parti révolutionnaire plus que jamais nécessaire.J’ai un peu peur, en voyant ce qui se passe dans mon coin que la LCR mette la barre trop bas et surtout pas au bon endroit. Ca va un peu dans tous les sens, elle ratisse vraiment très large, mais ce qui est sûr c’est que les gens sont à la recherche de quelque chose qui conteste.

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