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Accueil > Éditos de bulletins > 2008 > janvier > 28

Crise financière, refusons de payer !

Ce sont 430 milliards d’euros qui sont partis en fumée sur les places financières européennes, dans la seule matinée de lundi dernier. Que de telles sommes, plus importantes que le budget de l’Etat français, s’évaporent des mains des financiers aurait peu d’importance, si ceux-ci ne faisaient pas payer leurs pertes aux travailleurs.

Le krach de la semaine dernière est la suite de la crise des « subprimes » commencée cet été aux Etats-unis. A l’origine de la crise : la spéculation sur la misère de millions de travailleurs américains. Un grand nombre d’entre eux, ne pouvant pas rembourser leurs emprunts immobiliers après les augmentations des taux d’intérêts, ont déjà perdu leur logement. Et on prévoit que 3 millions seront dans ce cas d’ici deux ans.

Pour l’avenir proche, on nous parle de risques de récession et de chômage aux Etats-Unis et en Europe. C’est que l’augmentation de la consommation américaine de ces dernières années qui a permis de gonfler les profits capitalistes s’est faite en contrepartie de l’endettement des travailleurs. Maintenant que les banques échaudées rechignent à prêter de l’argent, les entreprises envisagent de fermer des usines et de licencier en prévision de la baisse de consommation. Comme l’économie capitaliste est mondiale, ce sont les travailleurs du monde entier qui risquent de subir les contrecoups des jeux financiers de riches actionnaires.

Les « malheurs » de la Société Générale ici en France n’en sont qu’une des éclaboussures. Et même si ce serait bien commode de pouvoir faire porter le chapeau à un seul « trader », pas facile aujourd’hui de cacher que c’est tout le système économique qui est pourri.

Pourquoi faudrait-il que ce soit aux travailleurs et aux plus pauvres de payer la note ?

Pour maintenir la consommation, il suffirait d’augmenter les salaires ! Mais cette solution répugne aux patrons et magnats de la finance. A la recherche du profit immédiat, ils préfèrent licencier que réduire leurs bénéfices.

De part et d’autre de l’Atlantique, les gouvernements proclament que les caisses sont vides. Pourtant, il y a de l’argent pour les riches. Pour enrayer la crise, Georges Bush a proposé un cadeau fiscal sous forme de remboursement d’une part de l’impôt sur le revenu. Mais ce cadeau ne profitera pas aux plus pauvres, puisque 40 % des Américains n’ont pas les moyens de payer l’impôt sur le revenu. Une mesure dans la même ligne que les 15 milliards du paquet fiscal que Sarkozy a accordé aux plus riches en France.

L’Oscar de l’hypocrisie revient quand même à la Banque centrale européenne (BCE), qui a conseillé aux gouvernements et patrons européens de ne pas augmenter les salaires pour éviter qu’il y ait trop d’inflation. La même BCE a pourtant, au risque d’une forte inflation, dilapidé plusieurs centaines de milliards d’euros pour sauver les économies des spéculateurs à la suite de l’effondrement des bourses de cet été. Quand il s’agit des écoles, de la santé, des logements sociaux, il n’y a pas d’argent, mais pour les profits, pour renflouer les banques et les spéculateurs on trouve des milliards !

Cette crise montre dramatiquement l’incapacité des capitalistes à gérer l’économie de manière rationnelle. Plutôt que d’investir, les grands actionnaires préfèrent se servir en dividendes pour les jeter dans les labyrinthes de la finance. Mais la chasse aux gains faciles ne peut pas durer éternellement et un jour ou l’autre, l’économie rappelle que les richesses proviennent de la production, c’est-à-dire de notre travail, et pas des jeux financiers en tous genres.

Pour s’opposer aux conséquences catastrophiques de la crise, il faudrait une lutte collective des travailleurs : imposer l’augmentation générale des salaires et interdire les licenciements dans un premier temps. Mais au-delà, les travailleurs doivent contrôler les mouvements financiers et les comptes des entreprises. Ce serait un premier pas pour établir une économie où ceux qui décideront de ce qu’il faut produire et en quelle quantité, seront ceux qui par leur travail sont à l’origine de toutes les richesses, et pas la minorité des exploiteurs qui se les accaparent et sèment la misère sur toute la planète.

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