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Accueil > Éditos de bulletins > 2007 > septembre > 3

Sarkozy inquiet pour la baguette… ou pour le blé des patrons ?

Sarkozy a dû faire le déplacement dans un supermarché de son grand ami Michel-Edouard Leclerc, sous les projecteurs des journalistes bien sûr, pour se rendre compte que le coût de la vie augmente pour les travailleurs ! Et de s’engager à « tout faire  » pour redonner « un maximum de pouvoir d’achat aux français ».

Sarkozy en guerre contre les bas salaires ? Evidemment pas. C’est tout le contraire, comme en témoigne l’annonce des mesures présentées la veille devant un parterre de quelque 2000 chefs d’entreprises réunis pour l’université d’été du Medef. Entre les frère, faux frères et bons amis, c’était d’ailleurs une réunion de famille.

Au programme pour l’année à venir : mauvais coups contre les travailleurs et cadeaux en tous genres au patronat. Mais attention, ne pas parler de « plan de rigueur » ! La ministre de l’économie s’est fait taper sur les doigts pour avoir prononcé ce mot, à propos de la fonction publique où 23 000 postes devraient être supprimés en 2008, alors qu’il fallait dire « revalorisation » !

« Revaloriser » le travail par ce contrat unique qui supprimerait les CDI et généraliserait la précarisation ? « Revaloriser » l’emploi en donnant aux patrons le droit de se « séparer à l’amiable » d’un salarié, sans procédure de licenciement ? « Revaloriser » notre pouvoir d’achat en laissant filer les prix à la hausse, en particulier ceux du gaz après avoir organisé la privatisation-fusion de GDF avec Suez ou en instaurant de nouvelles franchises sur les dépenses de santé ? Sans parler des multiples vœux du Medef, qui sont quasiment des ordres pour le gouvernement, comme l’élévation de l’âge de départ à la retraite à 62 ans.

Et plane toujours le spectre de l’augmentation de la TVA (dite « sociale » pour tromper qui ?) qui comblerait le trou fait dans le budget de l’Etat par la baisse des contributions fiscales et sociales patronales. C’est notre pouvoir d’achat qui sera encore rogné, par le chômage, la précarisation et des prélèvements indirects supplémentaires sur les salaires et les indemnités.

Sarkozy parle de « redonner du pouvoir d’achat aux Français », mais il ne faut pas confondre tous les Français : d’un côté ses amis de la « haute », ceux qui lui prêtent leurs yachts et auxquels il s’efforce de fournir le maximum de blé, et de l’autre, les travailleurs et leurs familles qu’il voudrait rouler dans la farine. Car toutes les mesures prises ou annoncées vont dans le sens d’une perte de pouvoir d’achat pour les classes populaires.

Le seul « grain à moudre » est fourni aux directions syndicales à qui l’équipe Sarkozy promet trente six mille rounds de négociations. Les palabres sont déjà planifiées pour les trois mois à venir. Sont annoncées aussi des « négociations annuelles entre patrons et syndicats », que Sarkozy voudrait rendre obligatoires en oubliant qu’elles le sont déjà ! Et ce n’est pas parce que nos patrons discutent régulièrement, depuis des années, avec les syndicats que nos salaires augmentent ! Ca aurait plutôt l’effet inverse que le baratin patronal embobine certains syndicalistes. Et ce n’est pas pour rien que Sarkozy voudrait davantage encore les attirer sur ce terrain de prétendues négociations, où ils sont totalement empêtrés, même pas capables d’affirmer haut et clair quelles sont les revendications essentielles du monde du travail.

Ce n’est donc pas d’une énième réunion entre le gouvernement, les directions syndicales et le Medef que viendra la hausse nécessaire de notre niveau de vie. C’est bel et bien d’une riposte d’ensemble du monde du travail. Celle qu’il nous faut discuter, préparer, planifier, travailleurs de toutes les branches à l’unisson. Nous ne sommes pas dupes des sales coups contre nous, nous avons l’atout du nombre, donc des moyens de « mettre la pression » nécessaire au camp adverse.

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