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Accueil > Éditos de bulletins > 2007 > juillet > 30

Non à la loi anti-grève !

Sarkozy profite de l’été pour faire passer ses mauvais coups. Ce n’est pas qu’il n’en fasse pas publicité… bien au contraire ! Mais il espère pouvoir faire passer ces mesures sans réactions.

Il y a eu le « paquet fiscal », déjà voté par le Parlement. En fait, c’est un lot impressionnant de cadeaux aux plus riches, dont le coût est évalué à 13 milliards d’euros. D’abord, sous prétexte de « travailler plus pour gagner plus », l’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires : tout bénéfice pour les patrons. Ensuite, le « bouclier fiscal » à 50 % qui va surtout réduire à néant le paiement de « l’impôt sur la fortune » pour les milliers de contribuables les plus riches. Sans oublier la baisse des droits de succession, qui ne concernera que les héritages les plus élevés (aujourd’hui, 8 successions sur 10 en ligne directe sont exemptées d’impôts).

Le Parlement a aussi voté la loi mettant en place des « peines planchers » pour les récidivistes, laquelle aura pour effet d’envoyer des milliers de personnes en plus dans les prisons, déjà surpeuplées. Cette loi démagogique ne fera surtout qu’aggraver les conditions de détention. Et traiter les mineurs comme des adultes ne règlera aucun problème.

Votée également pendant les vacances, la loi sur « l’autonomie des universités » va accroître la ségrégation sociale dans l’enseignement et les difficultés pour les étudiants des familles les plus pauvres.

Le gouvernement avait gardé pour la fin de la session parlementaire, pour le 30 juillet à l’Assemblée, la « loi sur le service minimum ». Cette loi concerne à l’heure actuelle les entreprises de transport terrestre de voyageurs (privées et publiques). Sous prétexte de « service minimum », c’est une atteinte au droit de grève. Ce texte prévoit ainsi l’obligation pour les grévistes de se déclarer auprès de l’employeur 2 jours avant, sous peine de « sanction disciplinaire », et l’obligation d’un vote 8 jours après le début de la grève. Un vote organisé par le patron où participerait tout le personnel de l’entreprise, y compris les hauts cadres. Un moyen offert au patron pour mettre la pression sur les grévistes. En outre, la loi prétend aussi instaurer le non-paiement des jours de grève, comme si ce n’était pas la règle aujourd’hui !

Avant même que ce texte de loi soit voté, du côté du gouvernement et de sa majorité, des voix se sont déjà élevées pour demander de l’étendre. Propositions momentanément repoussées, mais ce n’est un secret pour personne que, sans en fixer encore les échéances, tel est le but du gouvernement pour l’enseignement et les autres services publics, poste, EDF etc. Et chacun sait que tous les patrons, pour lesquels d’ores et déjà toute grève est « un abus », rêvent de l’étendre ensuite à tous les travailleurs.

Tous les salariés sont donc concernés, c’est le droit de grève de tous les travailleurs que le patronat et le gouvernement voudraient rogner.

Cette attaque vise d’abord à donner les moyens au gouvernement de mener les suivantes. Comme les retraites dont les régimes spéciaux sont visés, mais pas seulement : il est question d’allonger pour tous le nombre d’annuités nécessaires. Comme le « contrat unique » : c’est-à-dire la fin du CDI et la précarisation de tous les contrats de travail. Sans oublier les mesures annoncées sur la sécurité sociale avec la mise en place des « franchises » qu’il faudrait payer.

La grève est toujours et encore l’arme des travailleurs, surtout dans cette période où il s’agit d’empêcher que la hausse des prix et la pression du chômage ne se traduisent par une baisse de l’ensemble des salaires.

Bien sûr, même si cette loi était votée, les travailleurs auraient toujours la force de faire reculer Sarkozy sur ses projets, et même de le faire revenir sur cette loi. Car ni des règlements, ni une loi ne peuvent empêcher un mouvement social d’ampleur. Mais nous n’avons aucune raison d’accepter maintenant cette restriction du droit de grève. Une occasion de l’affirmer est de participer aux manifestations appelées par les syndicats le mardi 31 juillet.

C’est tous ensemble qu’il faudra faire remballer à Sarkozy tous ses projets anti-ouvriers.

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