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Accueil > Éditos de bulletins > 2007 > mai > 14

Sarkozy élu, préparons-nous à combattre sa politique !

Elu avec 53,06 % des suffrages, Nicolas Sarkozy entre en fonction ce mercredi. Son programme est clair : poursuivre la politique menée depuis 5 ans par les gouvernements Raffarin puis Villepin, dans lesquels il était d’ailleurs un des principaux ministres. Il s’agit donc de continuer les attaques systématiques contre les travailleurs.

Il compte poursuivre la casse des régimes de retraite. Balladur avait imposé 40 années de cotisation aux travailleurs du privé… pour commencer. Raffarin les avait étendues à la fonction publique. Sarkozy promet d’en finir avec les « régimes spéciaux », c’est-à-dire ceux qui y avaient encore échappé.

Il a prévu d’exonérer les heures supplémentaires sous couvert de permettre aux travailleurs de « travailler plus pour gagner plus ». En fait, il s’agit de permettre au patronat, plutôt que d’embaucher, d’user encore plus les travailleurs à la tâche.

Il s’apprête aussi à instaurer un « service minimum », moyen de limiter le droit de grève, en commençant par les travailleurs du public.

Il veut en finir avec les CDI et généraliser la précarité en mettant en place un contrat unique sur le modèle du CNE et du CPE que la mobilisation de la jeunesse l’an dernier lui avait pourtant fait remballer.

Il a annoncé sa volonté de diminuer le nombre de travailleurs du secteur public. Cela désorganisera encore plus les services publics, aggravera la situation dans les hôpitaux, à l’éducation nationale ou dans les transports.

Et, pour faire passer le tout, il prépare une grande « concertation sociale », tentant par là de soudoyer des bureaucrates syndicaux pour qu’ils cautionnent ses futures « réformes ».

Oui, Sarkozy nous promet bien des mauvais coups. Il faut dire que sa concurrente du second tour, Ségolène Royal, ne proposait pas une politique bien différente. Elle aussi souhaitait la suppression des régimes spéciaux de retraite. Elle aussi proposait d’étendre la précarité avec son contrat « première chance » pour les jeunes, où l’Etat devait payer un an de salaire à la place des patrons. L’écart est d’ailleurs tellement mince que le nouveau président parle de faire un gouvernement « d’ouverture à gauche », et les rumeurs vont bon train sur les personnalités de gauche ou les anciens ministres de Jospin pressentis pour jouer ce rôle.

Décidément, les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs propres forces. Les gouvernements qui se succèdent, de gauche comme de droite, servent fondamentalement les intérêts du patronat. Mais les mauvais coups qu’ils sont capables ou pas d’imposer dépendent finalement de la capacité des travailleurs à y répondre par la lutte. C’est pourquoi il n’y a pas lieu d’être abattus du seul fait de l’élection de Sarkozy. Il se présente comme un « pouvoir fort » ? Rappelons-nous de Gaulle en 1968, ou plus récemment Chirac et son ministre Juppé en 1995, sans oublier Villepin l’an dernier avec son CPE. Tous se sont cassé les dents face aux mobilisations collectives des travailleurs et de la jeunesse.

Ces derniers temps, bien des luttes se sont succédé : des 6 semaines de grève des ouvriers de PSA Aulnay pour 300 € d’augmentation de salaire pour tous, à la lutte de ceux d’Airbus à Nantes ou Saint-Nazaire face à une direction qui, aux annonces de suppressions d’emplois, ajoute la quasi-suppression de primes. Il faut faire converger les luttes en un mouvement d’ensemble pour ouvrir une véritable perspective à toute la classe ouvrière.

Il appartient aux près de 2 millions d’électeurs des candidats d’extrême-gauche – d’Arlette Laguiller et d’Olivier Besancenot qui ont défendu cette orientation dans la campagne –, à nombre de ceux qui ont voté Royal sans être convaincus par son programme, aux militants politiques ou syndicaux de gauche qui n’acceptent pas les penchants à droite de leurs dirigeants, de s’organiser pour préparer ensemble la riposte du monde du travail.

Repousser les attaques de Sarkozy, obtenir des augmentations massives et générales des salaires, interdire les licenciements et en finir avec la précarité, ensemble par la lutte, oui tout cela est possible aujourd’hui !

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