Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Éditos de bulletins > 2006 > avril > 10

La jeunesse a remporté une première victoire : la brèche est ouverte

Comme quoi, le tous ensemble dans la rue et l’obstination de la jeunesse, ça paie ! Chirac voulait voir ? Il a vu. A nouveau 3 millions de jeunes et de salariés dans la rue la semaine dernière. Et ce n’était pas fini. En dépit de l’absence de nouveaux appels à la mobilisation des confédérations syndicales, les étudiants et les lycéens ont maintenu la pression : occupations de gares, de rocades et de péages, avec la sympathie et souvent le soutien actif des syndicats locaux. Manifestations surprises en tous genres. Visites dans les entreprises... Sympathie des salariés et de la grande majorité de la population. Le mouvement contre le CPE continuait, toujours vivace.

Alors, ça été le début de la panique, au gouvernement. En haut lieu, ils se sont mis à craindre sérieusement que la jonction de la jeunesse avec les salariés finisse par déboucher sur cette grève générale dont parle la Coordination nationale étudiante.

En tout cas, ce lundi matin, retraite précipitée du gouvernement. On « remplace » l’article de loi du CPE. Eh oui. Quand le rapport des forces change, le gouvernement et le patronat font profil bas.

Les propositions du gouvernement

Le gouvernement s’est ridiculisé. Il a dû reculer. Cela seul est déjà une énorme victoire. Mais le gouvernement est loin d’avoir cédé sur le fond.

Le fameux article 8 de la loi sur le CPE, est mort et enterré. C’est entendu. Mais qu’est-ce que Villepin et Borloo proposent à la place ? « Un dispositif en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes les plus en difficulté ». Et c’est quoi ce « dispositif » ? Une nouvelle aide de l’Etat, non pas aux jeunes, mais... aux employeurs ! Un nouveau cadeau aux patrons de 150 millions d’euros en 2006, le double en 2007, en accompagnement à toute la panoplie déjà existante des sempiternels « contrats jeunes » avec au mieux des embauches au rabais, au pire des stages et contrats d’apprentissage à peine ou non rémunérés. Bref, un bricolage de plus en faveur du patronat.

Sans compter que les jeunes exigent également le retrait du CNE comme toute la loi sur la prétendue « égalité des chances » (qui porte bien d’autres infamies comme l’apprentissage à 14 ans et le travail de nuit dès 15 ans). Et là-dessus, motus bouche cousue, côté gouvernement.

La réaction des étudiants : maintenir la pression

Ils saluent leur première victoire, mais ne sont pas dupes. Bien des facultés restaient en grève ce lundi. Comme le disait un étudiant de l’université du Mirail a Toulouse : « le gouvernement propose des miettes, il nous faut la baguette entière ».

La coordination nationale des étudiants et lycéens réunie ce week-end, a appelé quant à elle à de nouvelles journées de mobilisation unitaires avec les salariés mardi 11 avril, jeudi 13 avril et le mardi 18 avril. Et elle appelle à multiplier les contacts avec les salariés, lesquels reçoivent chaleureusement les étudiants.

Les étudiants ont bien raison de vouloir maintenir la pression. Ce n’est pas quand le rapport des forces devient favorable qu’il faut lâcher prise. Ce serait au contraire l’occasion d’arracher bien plus, y compris sur toutes nos revendications fondamentales contre la précarité et la surexploitation de toutes les générations.

C’est bien pourquoi d’ailleurs les jeunes tiennent par-dessus tout à la jonction avec les salariés. Ce sera donc désormais à la classe ouvrière d’engager le gros de ses forces dans la danse.

Participons aux prochaines mobilisations des jeunes dès cette semaine

Les confédérations syndicales se félicitent de la victoire et se disent « vigilantes », en voulant également pour certaines, comme la CGT, le retrait du CNE, mais sans appeler de façon ferme et précise les travailleurs à se joindre aux mobilisations étudiantes des prochains jours, en se contentant de parler... du premier mai. Aux travailleurs donc de répondre directement aux initiatives de la jeunesse, à commencer en manifestant avec elle dès ce mardi 11 avril, et les jours à venir.

Ces deux mois de mobilisation ont montré que ceux qui nous gouvernent peuvent perdre tous leurs moyens devant la jonction des salariés et de la jeunesse en colère. Nous n’en sommes qu’aux premiers épisodes de la contre-offensive du monde du travail.

Ce n’est qu’un début.

Imprimer Imprimer cet article