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Palabres et tapis vert : notre colère n’attend pas !

Après le succès des manifestations du 10 mars, entre 600 000 et un million de travailleurs dans la rue, patronat et gouvernement annoncent qu’ils reportent les discussions sur les salaires dans le privé à… après le référendum ! Et pourquoi pas après les JO de 2012 pendant qu’ils y sont !

Les directions syndicales ont plus ou moins protesté, mais elles ont pris date : rendez-vous dans trois mois, le 10 juin ! On ne sait toujours pas quelle suite elles entendent donner à la journée du 10 mars mais elles restent dans les sentiers bien balisés par le gouvernement et s’adaptent à son calendrier de négociations. Pendant ce temps le MEDEF annonce qu’il n’est pas question d’imposer aux patrons quoi que ce soit sur les salaires, en dépit des bénéfices faramineux enregistrés les plus grosses entreprises du pays.

Car les sociétés du CAC 40 continuent à faire parler d’elles. Elles ont gagné en tout 57 milliards d’euros en 2004, soit une augmentation de 64 % de leurs bénéfices par rapport à l’année précédente. De quoi provoquer la rage ! Ces chiffres n’ont rien de miraculeux : le gel des salaires que les travailleurs subissent depuis des années, les plans de licenciement massifs, le développement de la flexibilité et de la précarité suffisent bien à les expliquer. C’est par l’exploitation accrue des salariés que les patrons ont obtenu ces profits records. Mais ce sera pour le plus grand bien des actionnaires : en 2003, ces mêmes entreprises du CAC 40 leur ont versé 22 milliards d’euros de dividendes.

Pour essayer de nous faire avaler cette répartition indécente, Raffarin propose « une relance de la participation et de l’intéressement des salariés ». Vieille ficelle, qui prétend faire croire aux salariés qu’ils ont les mêmes intérêts que patrons et actionnaires, et dont le but immédiat est d’éviter une véritable augmentation des salaires.

Ces primes sont à la discrétion de l’employeur, elles ont toujours été un moyen de pression pour augmenter les cadences et les heures supplémentaires. Et la part croissante des primes dans la rémunération ne fait que camoufler la faiblesse des salaires : sans les primes, 80 % des minima dans les branches professionnelles sont en dessous du SMIC !

Quant au secteur public, les négociations commencent au début de la semaine. Mais là aussi, le gouvernement a bien précisé le cadre de la « discussion » : il est question d’une augmentation de 1 % en échange de ce qu’il appelle « la modernisation de la fonction publique », en clair, la suppression de dizaines de milliers d’emplois. Une véritable provocation !

Il n’y a donc vraiment rien à négocier avec ce gouvernement. Loin de céder quoi que ce soit, il propose en fait aux grandes centrales syndicales d’apporter leur caution à l’offensive qu’il mène contre les travailleurs : individualisation des salaires, suppressions d’effectifs, augmentation du temps de travail… Alors, référendum ou pas, c’est 300 euros mensuels d’augmentation pour tous qu’il nous faut, et tout de suite !

Les employés de Conforama n’ont pas attendu pour se mettre en lutte pour les salaires. Les ouvriers du montage à Peugeot-Citroën d’Aulnay sous Bois non plus, qui ont fait grève pour le paiement à 100 % des jours chômés que la direction veut leur imposer, après avoir augmenté les cadences sur les chaînes des mois durant. Ici, ce sont les salaires qui mettent le feu aux poudres, là, les baisses d’effectifs, comme dans les bureaux de Poste des Bouches-du-Rhône ou dans les Hôpitaux de Paris. Les raisons du mécontentement ne manquent pas, c’est un calendrier de lutte visant à construire une véritable offensive de l’ensemble des travailleurs qu’il nous faut, indépendamment des échéances électorales ou des pseudo- discussions avec le patronat et le gouvernement.

Le 10 mars ne doit pas rester sans lendemain, les capacités de mobilisation qu’il a révélées ne peuvent que nous encourager ! Raffarin a beau fanfaronner que la rue ne gouverne pas, il craint la force des travailleurs. Il sait que ces grèves locales pourraient se multiplier, voire se généraliser. Par un vrai coup de colère, tous ensemble, nous pourrions faire reculer les patrons et ce gouvernement à leur service !

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