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Public, privé, une même colère

Après les journées des 18 et 19 janvier à la Poste et à la SNCF, la grève de la fonction publique du 20 janvier a été un succès et a rassemblé plus de 200 000 manifestants dans le pays.

Cette grève a été particulièrement forte dans l’enseignement, plus de 50 % de grévistes. Et pour cause : en plus du problème des salaires qui touche tous les fonctionnaires, les enseignants protestent contre le projet du ministre de l’Education nationale qui prévoit des suppressions de postes et une dégradation de l’enseignement. Forte aussi la grève dans les hôpitaux. Et pour cause : les réductions d’effectifs continuent et le gouvernement prévoit de nouvelles suppressions de lits, des fermetures de services, voire d’établissements entiers. Au nom de la rentabilité, au détriment de la santé publique. Dans quelques centres postaux ou cheminots, particulièrement touchés par les suppressions d’emplois programmées, la grève s’est poursuivie au-delà des journées prévues.

Ces grèves reflètent un mécontentement général. Si au lieu d’être étalées elles avaient été regroupées le même jour, elles auraient eu un plus grand retentissement. Les dirigeants syndicaux ne l’ont pas voulu ainsi. Mais la journée de manifestation à laquelle appellent les syndicats, le samedi 5 février, sera l’occasion de nous trouver ensemble, travailleurs du privé et du public. Car nous avons tous les mêmes problèmes : salaires, conditions de travail, emplois.

Les salaires stagnent depuis des années, alors que les prix flambent. Y compris ceux qui dépendent de l’Etat : 14 % sur les carburants, 9 % sur les tabacs, 6,6 % sur le gaz, 6 % sur le timbre… Sans parler de ce que va coûter la réforme de la Sécurité sociale en augmentation de cotisations aux mutuelles et baisse des remboursements. Les prix de vente de l’immobilier s’envolent et les loyers montent en flèche. Mais les sociétés immobilières et compagnies d’assurance qui possèdent des parcs de logements font des bénéfices faramineux en les revendant par morceaux, quitte à en expulser les locataires.

De l’argent, il n’en manque pas. Peugeot-Citroën et Renault viennent tous deux d’annoncer un chiffre record de leurs ventes en 2004. Quant aux Pdg des plus grandes entreprises, qui nous refusent des augmentations de salaires, ils se sont accordé à eux-mêmes en moyenne, en 2004, plus de 10 %, sans parler des revenus de leurs actions.

Les conditions de travail s’aggravent. Gouvernement et patronat partent en guerre contre les 35 heures. Ils veulent bien garder ce qui les arrange : la flexibilité des horaires qui leur permet d’alterner heures supplémentaires gratuites et chômage partiel non rémunéré, en faisant travailler à effectifs les plus réduits possibles. Mais puisque la mise en place des 35 heures à la sauce Aubry a été l’aubaine pour imposer un blocage des salaires pour deux ans, les voilà qui expliquent que, si nous voulons les débloquer, nous n’avons qu’à revenir aux 39 heures, aux 40 heures, voire plus, avec des majorations pour heures supplémentaires réduites ou supprimées. Alors qu’il y a des millions de chômeurs et que les entreprises continuent de licencier.

Après la manifestation des fonctionnaires, Raffarin a dit qu’il ne voulait rien entendre sur les salaires, mais qu’il n’était « pas totalement figé » pour discuter de sujets annexes. Histoire de tenter d’appâter des directions syndicales plus enclines à se précipiter aux tables de négociation qu’à organiser les luttes. Comme il l’a fait pour les retraites ou la Sécurité sociale. C’est que le développement des grèves et manifestations, le mettrait en mauvaise posture.

Alors ce 5 février, où les syndicats appellent travailleurs du privé comme du public à manifester, un samedi où il est plus facile de nous retrouver tous ensemble dans la rue, saisissons cette occasion de montrer notre colère.

Manifestons pour l’augmentation générale des salaires, 300 € mensuels pour tous, contre la dégradation des services publics, contre l’augmentation du temps de travail et pour l’emploi. Un succès ce jour-là annoncera et préparera la suite indispensable : le mouvement d’ensemble que redoutent le gouvernement et le patronat et qui aura la force de les faire reculer.

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