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Accueil > Éditos de bulletins > 2004 > octobre > 18

Pêcheurs, paysans, transporteurs routiers, bateliers, ambulanciers… Et les salariés ?

De multiples catégories sociales, face à la hausse vertigineuse des prix du pétrole demandent que l’argent de l’Etat serve à les indemniser en partie de la perte subie. Leurs représentants ne demandent pas que les principaux profiteurs de la hausse, les trusts pétroliers dont les bénéfices ont grossi aussi vertigineusement, en fassent les frais. La hausse du pétrole devrait, il est vrai, aussi être favorable à l’Etat qui compte pour le prochain budget sur une rentrée de 35 milliards par le biais des taxes… Et c’est donc sur l’argent de nos impôts qu’il compte pour aider les patrons petits, et surtout moyens et grands. Pour la droite au pouvoir, pas question de ne pas répondre à leur revendication, qu’ils soient pêcheurs, routiers, bateliers, agriculteurs. C’est un électorat qu’il faut prendre dans le sens du poil. Le gouvernement a déclaré comprendre toutes ces catégories et ne pas être choqué de leurs protestations. Il les examine avec une relative bienveillance.

Il n’a bien entendu pas la même préoccupation à l’égard des travailleurs victimes des mêmes hausses. Par ailleurs, on n’entend guère de voix, que ce soit sur le terrain politique (à gauche) ou du côté syndical pour préconiser de prendre sur les profits considérablement accrus des trusts pétroliers. Et surtout on ne les entend pas défendre sérieusement les intérêts des travailleurs. Car il est quand même choquant que tout ce monde-là oublie de dire que les principales victimes des hausses de l’essence comme de l’inflation qui en découle sur tous les prix, les charges locatives et le coût du chauffage, ce sont les travailleurs et pas les patrons, petits, moyens ou grands. Non seulement, les salariés sont souvent contraints d’utiliser leur véhicule pour aller au travail (et parfois même deux véhicules dans une même famille), mais les salariés n’ont pas eu ces dernières années les moyens de répercuter la hausse des prix dans leurs salaires, alors que les patrons l’ont, eux, répercutée dans leurs prix tout en bénéficiant de diminutions d’impôts.

Les salaires, ça fait belle lurette qu’ils sont bloqués sous prétexte de crise, sous prétexte de 35 heures ou sous prétexte de concurrence internationale ou de difficultés dans l’entreprise. La gauche, comme la droite, a contribué à combattre au gouvernement toute hausse de salaires et actuellement l’offensive patronale continue sur ce terrain sous la forme des chantages à l’emploi pour diminuer le « coût du travail ». Les travailleurs ne font pas partie des privilégiés qui ont bénéficié des profits boursiers, des intérêts spéculatifs sur l’immobilier et autres avantages que la bourgeoisie s’est distribués toutes ces années. Nous n’avons connu que la dégradation du niveau des salaires.

Il serait temps de montrer que les travailleurs en ont ras le bol ! L’occasion des dernières hausses liées à celle du pétrole devrait être saisie pour exiger que ce soient les profiteurs qui payent : trusts pétroliers comme trusts du médicament qui profitent de hausses insolentes, ou trusts automobiles dont les profits caracolent en tête. Les hausses des revenus des PDG des grandes entreprises françaises tranchent brutalement, elles, avec le blocage des salaires et la baisse conséquente des taux d’embauche des jeunes travailleurs.

Il serait plus que temps que les organisations syndicales, engluées dans des commissions et autres débats inutiles avec le gouvernement et le MEDEF, se décident à entrer dans l’arène de la lutte pour revendiquer des hausses de salaires conséquentes :

Au moins 300 € pour tous sur la base, ce que l’on revendiquait déjà en 1995, et l’indexation des salaires sur les prix, c’est-à-dire l’échelle mobile. Un coup de colère de la classe ouvrière, voilà ce qui serait bel et bien nécessaire. Cela changerait un peu l’ambiance sur bien d’autres terrains où patronat et gouvernement s’en donnent à cœur joie pour nous enfoncer : horaires, droit de grève, conditions de travail et licenciements !

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