Tribune : Australie, après une grève, la direction se venge sur les militants

Rappelons que Convergences Révolutionnaires ouvre ses colonnes aux autres courants révolutionnaires qui souhaiteraient y exprimer un point de vue ou fournir une information comme le font ci-dessous les camarades d’Alliance for Workers’ Liberty (Grande-Bretagne) à propos de la répression qui menace l’un des leurs.

D’août à octobre 2012, 650 travailleurs du chantier de construction de l’hôpital pour enfants du Queensland (QCH) à Brisbane, en Australie, se sont mis en grève durant neuf semaines sur les salaires et les conditions de travail. Les travailleurs voulaient que l’entrepreneur principal, Abigroup, négocie un accord d’entreprise avec les syndicats, celui-ci devant garantir notamment que tous les travailleurs employés sur le chantier par des sous-traitants soient rémunérés au même niveau. Presque tous les travailleurs sur le site sont employés par des sous-traitants et, pour des emplois similaires, les écarts de salaires peuvent atteindre 8 euros de l’heure.

Au nom d’une loi antisyndicale (adoptée par la droite, mais non abrogée par l’actuel gouvernement travailliste), la grève a été jugée illégale et les responsables des syndicats du bâtiment ont reçu des ordonnances du tribunal leur interdisant l’accès au chantier. Pour autant, les travailleurs ont continué leur mobilisation sous le nom de « contestation communautaire », façon de contourner la loi, et ont demandé à Bob Carnegie, un syndicaliste disposant d’une longue expérience, de les aider à s’organiser.

Les travailleurs se sont organisés de façon démocratique, avec des assemblées générales régulières. Ils ont cherché à tisser des liens avec des travailleurs d’autres chantiers, par exemple ceux de Grocon à Brisbane où il y a eu des débrayages. Mais l’organisation de délégations est restée difficile, du fait d’oppositions, mais aussi des difficultés à payer l’essence après plusieurs semaines de grève. Finalement, les 25 et 26 septembre, une grève nationale chez Baulderstones, une autre filiale du groupe Lend Lease, propriétaire d’Abigroup, a fait pencher la balance, de sorte qu’Abigroup s’est mis à négocier sérieusement. À sa suite, la plus grande entreprise du bâtiment d’Australie, Leighton, et une autre grande entreprise, Watpac, ont également accepté de négocier des accords d’entreprise avec les syndicats.

Dans le cadre du règlement du conflit, Abigroup avait accepté d’abandonner les poursuites judiciaires contre un certain nombre de grévistes de QCH. Mais, aujourd’hui, l’entreprise poursuit le principal organisateur de la grève, Bob Carnegie, sur la base de 54 chefs d’accusation, dont le principal est de n’avoir pas obtempéré face à une ordonnance du tribunal lui enjoignant de rester à l’écart du mouvement. Le gouvernement de droite de l’État du Queensland a demandé à être aussi partie plaignante dans cette affaire. Les avocats estiment que l’affaire durera plusieurs mois. Bob Carnegie risque ainsi jusqu’à 330 000 euros d’amende et peut-être une peine de prison.

Une campagne de soutien a été mise en place à Brisbane, et des militants vont travailler à étendre la campagne à travers l’Australie et à l’étranger. Nous avons maintenant besoin d’une grande campagne pour contraindre Abigroup à abandonner son action revancharde contre Bob Carnegie. Il s’agit d’une tentative d’intimidation visant non seulement un individu, mais aussi tous les militants combattifs pour les luttes à venir.

Martin THOMAS, pour Workers’ Liberty

Le secrétaire de la campagne de soutien est Ian Curr, qui peut être contacté à iancurr chez bigpond.com ou au 61407687016. Pétition à retourner à Ian Curr, PO Box 5093, West End, Brisbane, QLD 4101 :

« Nous, les soussignés, appelons Abigroup à abandonner les poursuites judiciaires pour outrage au tribunal contre Bob Carnegie. » Indiquer noms, responsabilités syndicales ou autres, coordonnées et signatures.

Pour plus de détails (en anglais), consulter le site

http://bobcarnegiedefence.wordpress.com