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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 109, décembre 2016 > 20 ans de réformes contre l’hôpital public

Hôpitaux de Paris AP-HP

Tout fout le camp et fiche la rage

8 décembre 2016 Convergences Entreprises

Par un arrêté du 1er avril 2016, Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), faisait passer en force sa « nouvelle organisation du travail », contre laquelle les salariés se sont battus pendant plusieurs mois en 2015, avec des journées de lutte à plus de 35 % de grévistes au plus fort. L’application en a néanmoins été repoussée au 1er septembre dernier étant donné le climat explosif du printemps contre la loi Travail… Il ne faudrait surtout pas que les colères s’unissent.

Les nouveaux plannings font passer bien des agents de 7 h 50 quotidiennes de travail à 7 h 36 afin de leur supprimer des jours de congés (autour de 5 jours de RTT supprimés, éventuellement plus), voire 7 h 30 et encore plus de jours de repos supprimés au ‘volontariat’ avec l’octroi d’une petite prime … sur deux ans seulement. Pour les nouveaux embauchés, eux, c’est 7 h 30 direct. Avec l’argument que ces économies sont nécessaires pour sauvegarder l’emploi… Mais supprimer des jours de RTT, c’est justement supprimer des emplois : Avec une charge de travail égale, les soignants feront exactement les mêmes journées, avec ou sans les 6 minutes d’écart… mais en perdant au minimum une semaine de congés. De plus les hôpitaux de l’AP-HP sont en train de généraliser les équipes de 12 heures de travail d’affilée, extrêmement fatigantes. Sans compter qu’avec la succession des nouvelles équipes, pratiquement sans aucun chevauchement, comment faire les transmissions à la prise de service et à la sortie ? La direction table sur notre dévouement pour rester un peu plus longtemps, sans être payés.

Cela ne s’arrête pas là. Entre autres exemples, passage forcé en « grande équipe » (alternance équipe de matin et d’après-midi) alors que cela fait des années que l’on est en équipe fixe.

La mise en place des nouveaux horaires, hôpital par hôpital, voire service par service pour tenter d’éviter les réactions d’ensemble, ne passe pas. Dans certains hôpitaux, comme Bichat ou Saint-Louis, des assemblées générales, des pétitions, des chaînes humaines se sont organisées. A l’hôpital Avicenne (Bobigny), c’est la réorganisation des nuits qui vient de déclencher une grève : la direction voudrait faire main basse sur les « repos récupérateurs », ces jours de repos compensant le travail de nuit, en les posant d’office à la place des soignants, quand ça l’arrange. Entre autres. Des manœuvres qui mettent d’autant plus en colère qu’on découvre, par Le Canard enchaîné, que l’ex-patronne de l’AP-HP, Mireille Faugère, touchait 300 000 euros brut annuel soit 18 fois le Smic ! A quoi s’ajoute un parachute doré de 125 000 euros à son départ de l’AP-HP et des dépenses de 3,7 millions d’euros en « coachs » et consultants. De quoi rendre jaloux Martin Hirsch, qui ne touche que... 12 fois le Smic !

J.A.

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