- « La France donne facilement le droit d’asile ».
Moins que dans beaucoup de pays européens : en 2015, la France a rejeté 67 % des demandes d’asile, contre 47 % en moyenne en Europe. [1] Cette même année, sur 80 000 migrants qui ont demandé le statut de réfugié en France, seuls 26 700 ont obtenu une protection. [2] Sur les cinq millions de Syriens qui ont quitté la zone de guerre depuis 2011, la France n’en a accueilli que 10 000 [3]. En comparaison, la Turquie en héberge plus de trois millions depuis le début du conflit et envisage de leur octroyer la nationalité turque.
- « Tous les ressortissants de pays en guerre qui demandent l’asile politique en France l’obtiennent ».
Faux ! Alors que la République démocratique du Congo connaît depuis 1998 un conflit qui a fait 5,4 millions de morts, soit le conflit le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale [4], seuls 27,7 % des demandeurs congolais ont obtenu le statut de réfugié en 2016. En réalité, la France préserve souvent ses bons rapports diplomatiques, y compris avec des dictatures tortionnaires en limitant l’octroi de l’asile politique.
- « Les demandeurs d’asile touchent 50 € par jour ».
Faux ! L’allocation s’élève à 6,80 € par jour pour une personne seule, 20,40 € par jour pour une famille de cinq personnes. Soit, dans ce cas, 1,36 € par repas et par personne en moyenne. On est loin des 50 € prétendus !
- « Les demandeurs d’asile volent le travail des Français ».
Faux ! À quelques exceptions près, les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de travailler les neuf premiers mois après l’enregistrement de leur demande d’asile. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils touchent une allocation.
- « C’est l’Aide médicale d’État qui est responsable du « trou de la sécu. »
Faux ! L’Aide médicale d’État est un dispositif qui permet à des personnes étrangères en situation irrégulière d’avoir accès aux soins. Elle s’est élevée en 2016 à un milliard d’euros soit seulement 0,5 % des 182 milliards d’euros que représente le budget total de l’assurance maladie. [5]
[1] D’après le centre Primo Levi qui délivre des soins aux victimes de tortures et de violences politiques, cité dans Actualités sociales hebdomadaires du 25 novembre 2016 (no 2985)
[2] Le monde.fr du 12 janvier 2016
[3] Le monde.fr du 15 mars 2016
[4] Selon International Rescue Committee (IRC) et le rapport « Un monde tortionnaire » de l’Acat (2010).
[5] Ouest France du 14 mars 2017
Mots-clés : Migrants