Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Éditos de bulletins > 2016 > juin > 27

To be or not to be dans l’Union européenne : telle n’est pas la question

Le Brexit (pour British exit) l’a emporté avec 51,9 % des voix lors du référendum qui a eu lieu jeudi dernier au Royaume-Uni. Pendant des mois, une campagne nauséabonde a été dominée par des réactionnaires nostalgiques de l’empire britannique et des xénophobes en tout genre voulant rendre les travailleurs immigrés responsables de tous les maux.

Surfant sur ces mêmes thèmes, le Premier ministre David Cameron avait fait la promesse d’organiser ce référendum pour voler des voix au parti xénophobe d’extrême droite Ukip, tablant sur le fait que le maintien dans l’UE allait l’emporter… Il en est pour ses frais et a annoncé sa démission, en butte au mécontentement des dirigeants de la grande bourgeoisie anglaise et de la City, surtout préoccupés de conserver intact leur accès au marché européen.

Le grand leurre du repli national…

Au Royaume-Uni, comme ailleurs, la population subit les coupes sombres dans les budgets sociaux et les services publics, l’allongement de l’âge de départ à la retraite à 66 ans, une précarité croissante – qui n’a pas entendu parler des fameux contrats « zéro heure » ? Et le ministre des Finances, George Osborne, s’apprête encore à supprimer des aides sociales pour financer de nouveaux cadeaux fiscaux aux patrons et à la finance.

Mais l’austérité, la précarité et les bas salaires ne sont pas imposés de l’extérieur. Les gouvernements et le patronat britanniques n’ont pas attendu après Bruxelles pour privatiser les chemins de fer, la poste ou instaurer la loi la plus restrictive au droit de grève de toute l’Europe ! Tout comme Valls et Gattaz n’ont pas besoin de Bruxelles pour vouloir imposer la loi Travail.

L’Union européenne est au service des patrons, elle leur ouvre un marché plus vaste et leur sert à mettre les travailleurs en concurrence. Mais elle est surtout dominée par ceux des grandes puissances, France, Allemagne et Royaume-Uni, qui n’ont pas hésité une seconde à écraser la population grecque au nom de la dette. Quand les démagogues comme Marine Le Pen, qui réclament à présent des référendums dans toute l’Europe, prônent un retour à une prétendue « souveraineté nationale », c’est pour camoufler la responsabilité du patronat, et notamment du patronat français, dans les attaques contre les travailleurs. Mais ces derniers n’ont rien à gagner dans un tel repli.

… et de l’Europe forteresse

Dans la campagne du Brexit, la droite et l’extrême-droite ont cherché à dresser les travailleurs les uns contre les autres. Ainsi, les difficultés du service public de santé ne seraient pas le fait des coupes budgétaires qui se cumulent depuis des années, mais d’un prétendu afflux d’étrangers. En réalité, les travailleurs immigrés rapportent plus, par leurs impôts, au budget anglais qu’ils ne lui coûtent. Et ce ne sont pas de nouveaux barbelés qui vont empêcher les patrons de licencier et geler les salaires.

Cette démagogie xénophobe est d’autant plus nauséabonde que l’Union européenne a transformé la Méditerranée et la Manche en cimetières pour les réfugiés fuyant la guerre et la misère.

Travailleurs sans frontières, unissons-nous !

Les gouvernements et patrons européens ont construit une Union européenne à leur image, réactionnaire, anti-ouvrière, xénophobe, au point de dégouter certains de l’idée même d’Europe unie. Pourtant, la solidarité par-delà les frontières ne peut que renforcer le camp des travailleurs contre les sales coups du patronat d’ici et d’ailleurs. Les travailleurs qui se battent ici en France contre la loi Travail, mais également en Belgique contre une loi semblable, en Angleterre contre les coupes budgétaires dans les hôpitaux, au Portugal chez les dockers, en Roumanie et en Turquie chez les ouvriers de chez Renault ont tous les mêmes intérêts. Alors oui, il nous faut construire une Europe des travailleurs. Et celle-ci ne viendra ni des référendums, ni des élections, mais de l’unification de nos luttes communes.

Lire aussi :

Mots-clés : | |

Imprimer Imprimer cet article