Suburra

Un thriller de Carlo Bonini et Giancarlo De Cataldo

476 pages, éd. Métailié noir, 23 €

Un gigantesque projet immobilier doit bétonner 800 mètres de plage à Ostie (qui fut le port de la Rome antique) pour en faire une sorte de Las Vegas avec casinos, night-clubs, hôtels, restaurants chics, gymnases et commerces. De quoi recycler l’argent sale de la drogue, des extorsions et autres trafics interlopes. Le projet est piloté en sous-main par Samouraï, ancien membre d’extrême droite devenu gangster et par les mafias calabraise, napolitaine et sicilienne avec leurs parrains et leurs tueurs. Les bandits manipulent un député véreux et débauché qui doit faire passer la loi. Il y a même un monsignore homosexuel du Vatican pour purifier le projet avec de l’eau bénite. L’ouverture début novembre 2015 du méga procès « Mafia Capitale » avec près de 100 mises en examen et 37 arrestations – politiciens, fonctionnaires, notables, entrepreneurs et anciens fascistes devenus truands – prouve que sous le manteau de la fiction, le roman de C. Bonini et G. De Cataldo – respectivement journaliste d’investigation et conseiller à la cour d’assises de Rome (et précédemment auteur du Romanzo criminale) – ne fait que décrire la réalité. Suspense garanti.

Ch. B.