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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 96, novembre-décembre 2014

Royaume-Uni : Des grèves pour les salaires

Mis en ligne le 20 novembre 2014 Convergences Monde

Le 13 octobre dernier, le personnel de santé était massivement en grève au Royaume-Uni. Quelque 400 000 sages-femmes, infirmiers ou ambulanciers ont débrayé entre 7 et 11 heures du matin. Selon la presse locale, un tel niveau de mobilisation ne s’était pas vu dans le pays depuis 32 ans. Les maternités ont dû annuler les préparations à l’accouchement, les salles d’opération sont restées vides dans les cliniques et, selon la secrétaire du syndicat Unison, les deux tiers des consultations externes ont été annulées ou réduites au plus urgent. À Londres, il a fallu faire appel aux ambulances militaires pour assurer le service minimum.

Une stratégie syndicale de division

Cette grève de quatre heures s’inscrit dans une mobilisation plus large du secteur public contre un petit pour cent d’augmentation que propose le gouvernement après quatre ans de gel des salaires. Le 10 juillet dernier, une précédente grève de 24 heures de l’ensemble du public avait rassemblé 1,5 million de grévistes. Mais la suite donnée par les directions syndicales a été l’étalement en grèves sectorielles : le lundi, la santé ; le mardi, les enseignants et les travailleurs municipaux ; le mercredi, les fonctionnaires d’État ; le tout devant se finir le samedi 18 octobre par une manifestation réunissant public et privé.

En fait, les directions syndicales n’ont pas vraiment mis leurs forces dans la bagarre. Un seul des trois syndicats d’enseignants appelait le mardi (sachant qu’au Royaume-Uni seuls les membres des syndicats qui appellent ont le droit de faire grève) et le syndicat des municipaux a annulé son appel trois jours avant au motif qu’une nouvelle offre avait été mise sur la table et qu’il fallait consulter les syndiqués. En guise de nouvelle offre : 2,2 % d’augmentation à partir de mai 2015 et valable pour deux ans… pas très différente de la précédente contre laquelle les salariés s’étaient déjà prononcés.

Malgré tout, là où elles ont été appelées, les grèves ont été suivies, notamment dans la santé. Mais les manifestations du 18 octobre ont déçu. Avec 100 000 manifestants à Londres, 3 500 à Glasgow et 1 500 à Belfast, le niveau de mobilisation était nettement en dessous de la précédente journée du même type en octobre 2012. Les syndicats n’ont pas vraiment cherché à mobiliser. Peu de tracts ou d’affiches ont été vus.

Des grèves dans tous les secteurs, mais dispersées

D’autres grèves existent sur la question des salaires. À Londres, 680 grévistes de St Mungo’s Broadway, une ONG d’aide aux sans domicile, ont gagné au bout de sept jours, alors qu’ils venaient de voter la reconduction pour dix autres jours, contre une réduction des salaires de 19 % que voulait imposer le directeur. Au même moment, celui-ci augmentait le sien de… 38 000 euros ! Les pompiers ont également fait quatre jours de grève fin octobre dans tout le pays contre le report à 60 ans de l’âge de la retraite et la division par deux de la pension pour ceux qui devraient partir plus tôt faute de réussir les examens sportifs.

Dans le public, les travailleurs restent demandeurs d’une lutte sérieuse. Les enseignants du syndicat NUT ont voté à 80 % pour une nouvelle journée de grève. Les syndicats de la santé viennent également d’appeler à une nouvelle grève de quatre heures le 24 novembre.

4 novembre 2014, Maurice SPIRZ

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Numéro 96, novembre-décembre 2014