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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 8, mars-avril 2000

Restauration aéronautique : La meilleure défense, c’est l’attaque !

Mis en ligne le 1er avril 2000 Convergences Entreprises

Filiale du groupe Air France spécialisée dans la restauration à bord des avions, la Servair a connu un mois de février agité : une grève de six jours a paralysé l’activité de l’un de ses deux sites sur Roissy, une grève offensive, portant sur les salaires.

Au ras le bol de la plupart des ouvriers, payés 7500 F par mois pour travailler en équipes décalées et les week-end, sevrés d’augmentations générales depuis plusieurs années, s’ajoutait le mécontentement des nouveaux embauchés : depuis l’accord sur les 35 heures signé en juin 1999, ils étaient payés sur la base de 35 heures, n’atteignant le SMIC que par l’ajout d’une prime complémentaire. Quant aux 13e et 14e mois, leur versement complet n’intervenait qu’après 3 ans dans l’entreprise.

La direction avait déjà lâché une prime de 700 F début février, suite à quelques débrayages, reprenant une tactique bien éprouvée depuis quelques années pour calmer le mécontentement lié à l’absence d’augmentations générales. Mais le leurre ne fit pas illusion cette fois-ci.

500 F d’augmentation uniforme

Préparée par des assemblées générales, la grève fut lancée par l’annonce de la direction, face à plusieurs dizaines de travailleurs en colère, d’augmentations générales comprises entre 0,5 et 1,2 % pour l’année. Ce qui pouvait apparaître comme un « progrès » relativement au passé récent fut ressenti comme une provocation. La grève a touché une large majorité des salariés en CDI de Servair 2 (650 personnes en production pour un total de 800). Mais plus encore que la grève en elle-même, ce furent les tentatives d’extension de la grève à l’autre usine du groupe, Servair 1 (1800 personnes), qui ont incité la direction à écouter les revendications des grévistes d’une oreille attentive… Cette menace ne s’est pas concrétisée mais la direction n’a pas voulu courir le risque trop longtemps ! Les grévistes réclamaient 500 F d’augmentation uniforme pour tous. Le patron a cédé en moins d’une semaine de lutte 250 F tout de suite, 125 F en décembre et à nouveau 125 F en mars 2001, pour l’ensemble des salariés des deux usines. Soit une augmentation de 7 % pour les plus bas salaires. De plus, les travailleurs embauchés depuis juillet 1999 ont vu leur condition se rapprocher de celle des anciens (salaire sur la base de 39 heures, 13e et 14e mois au bout d’un an et demi d’ancienneté au lieu de 3). Et pour finir, les grévistes ont obtenu le paiement de la moitié des jours de grève.

Une hirondelle n’annonce pas le printemps. On assiste aujourd’hui à de multiples conflits, mais dispersés, défensifs par rapport à la remise en cause des conditions de travail dans le cadre des négociations sur les 35 heures. Mais l’annonce de bénéfices records comme de la flambée de la bourse pourraient inciter bien des travailleurs à reprendre l’offensive, tant sur les effectifs et les conditions de travail que sur les salaires. Bien loin de s’opposer, ces revendications sont susceptibles d’unir une large majorité des travailleurs.

D’ailleurs, depuis la fin de la grève à la Servair, la direction ose moins refuser l’embauche en CDI de nombreux travailleurs précaires…

Christian CLERVOIX

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Numéro 8, mars-avril 2000

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