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DOSSIER : Obama président, l’oncle Sam change de look... mais pas de cibles

Recyclage

Mis en ligne le 30 avril 2009 Convergences Monde

Noire, démocrate, sur fond de crise : la présidence Obama est censée être celle de la rupture. Et puisque cette image est une condition essentielle de son crédit politique, le nouveau locataire de la Maison blanche a pris soin de doser la composition de son administration. Celle-ci révèle finalement, derrière une pincée de nouveaux, une équipe qui se caractérise surtout par la continuité : un signe difficilement contestable d’une volonté de donner des gages à une classe dirigeante américaine qui peut accepter la rupture… tant qu’elle ne met pas en cause, si elle ne les sert pas, ses intérêts essentiels.

Parmi les personnels recyclés, les plus nombreux proviennent de la précédente administration démocrate de Clinton, dont la politique étrangère différait peu de celle des Bush. La plupart des membres du cabinet Obama ont soutenu les guerres en Irak et Afghanistan, à commencer par Hillary Clinton elle-même, la nouvelle ministre des affaires étrangères. Son conseiller Dennis Ross est un faucon notoire. Le National Security Advisor (Conseiller à la sécurité nationale) James Jones est un ancien dirigeant de Boeing (qui produit, à côté des avions civils, des systèmes d’armements) et de la « major » pétrolière Chevron, deux profiteurs majeurs des guerres du Proche-Orient. Quant au ministre de la Défense, Obama a carrément préféré reconduire celui de Bush, Robert Gates, responsable de l’intensification de la guerre depuis le printemps 2007 et désormais prié de s’occuper de l’Afghanistan et du Pakistan.

Il y a plus d’ambiguïtés sur la question palestinienne. L’ancien sénateur George Mitchell, nouveau médiateur dans la guerre d’Israël contre Gaza, a un passé réputé moins unilatéralement pro-israélien que ses prédécesseurs. La nomination de Charles Freeman comme président du National Intelligence Council (Conseil national du renseignement) a même provoqué la colère de la droite israélienne qui a mené campagne contre lui, l’accusant d’être pro-palestiniens, jusqu’à obtenir une démission docilement acceptée par la nouvelle administration. Les choix initiaux d’Obama sur ce sujet sont d’ailleurs loin d’aller tous dans le même sens : la nomination de Rahm Emanuel comme secrétaire général de la Maison blanche, un des plus importants postes de l’administration présidentielle, a au contraire réjoui la même droite israélienne. Ancien conseiller de Bill Clinton, Emanuel a fait un service militaire en Israël et vigoureusement défendu la guerre en Irak.

Continuité aussi en ce qui concerne la politique économique, où nombre des nouveaux conseillers sont des responsables directs de la crise actuelle. Larry Summers, ancien ministre des finances de Clinton, a grandement contribué à la déréglementation du système financier des années 1990. Le nouveau secrétaire au trésor, Timothy Geithner, a derrière lui une longue carrière bancaire : Banque de la réserve fédérale de New-York, Fonds monétaire international et différents « hedge funds » – il est de ceux qui ont mis sur pied les premiers plans de subventions massives aux banques, lesquels ont profondément choqué l’opinion populaire.

Pour l’heure, l’image neuve du président semble pourtant l’avoir protégé contre le mécontentement que provoque sa politique « de relance ». C’est bien là sa première qualité.

Craig VINCENT

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Numéro 63, mai-juin 2009

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