Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 81, mai-juin 2012 > DOSSIER : SNCF, la privatisation sur les rails

DOSSIER : SNCF, la privatisation sur les rails

Privatisation des gares, de la fiction à la réalité

Mis en ligne le 19 mai 2012 Convergences Culture

Un film à voir, paru en DVD


L’exercice de l’État

De Pierre Scholler


Court-circuité par le ministre des finances qui annonce, sans lui demander son avis, une prochaine privatisation des gares, le ministre des transports va d’abord s’opposer à ce projet, qui suscite de vigoureuses manifestations de cheminots, puis s’y plier avant d’être muté du jour au lendemain dans un autre ministère, car ses patrons estiment sans doute qu’il s’est déconsidéré et ne fait plus l’affaire pour imposer ce projet…

C’est le sujet de « l’exercice de l’État », le film de Pierre Scholler.

Les films consacrés à la classe politique sont souvent caricaturaux ou au contraire complaisants, comme La conquête, long métrage quasi publicitaire récemment dédié à la préparation de l’élection de Sarkozy. Or, ce qui est rare, L’exercice de l’État sonne juste. Mis à part quelques invraisemblances mineures, le spectateur est plongé dans la vie quotidienne d’un ministre à qui un comédien exceptionnel, Olivier Gourmet, donne une dimension humaine. Bertrand Saint-Jean, ministre des transports n’est ni plus ni moins cynique, ambitieux et opportuniste que ses collègues ; totalement ignorant des réalités de la France d’en bas, il est avant tout préoccupé par son image et sa survie politique.

L’un des mérites du film est de montrer que ce sont en définitive les grands groupes capitalistes qui font la loi. Si un politicien ou un haut fonctionnaire les gêne, il saute. Le réalisateur ne nous précise pas si nous avons affaire à un gouvernement de gauche ou de droite, ce qui n’est pas nécessaire tellement les uns et les autres partagent la même idéologie et s’aplatissent avec la même docilité devant le capital.

Parmi les morceaux de bravoure, la visite du ministre dans la caravane où vit son chauffeur stagiaire. La femme de ce dernier, infirmière, lui sort ses quatre vérités. On croise aussi, au détour d’un salon ministériel, un président de la SNCF plus vrai que nature : fidèle commis de l’État, il accepte sans broncher la grande braderie du service public.

À voir, faire voir et discuter ! (Et se reporter à notre article sur la Gare Saint-Lazare).

George RIVIERE

Mots-clés : |

Imprimer Imprimer cet article