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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 41, septembre-octobre 2005

Editorial

Pour un front de lutte

Mis en ligne le 20 septembre 2005 Convergences Politique

C’est peu de dire que les trois premiers mois du gouvernement de Villepin auront vu une offensive contre les classes populaires d’une violence et d’une intensité qui dépassent celles montrées pourtant plusieurs années durant par ses prédécesseurs, Jospin ou Raffarin. Et déjà ces deux-là se classaient à un bon niveau de l’échelle de Richter anti-ouvrière.

Il est vrai que de Villepin a eu, jusqu’ici, la tâche facile. Facile en effet d’estimer la signification exacte de la victoire du Non au référendum. Facile surtout de prendre la mesure de la détermination de l’opposition, en tout cas celle de gauche, celle de droite étant peut-être une autre affaire... Mon Dieu, protégez-le de ses amis, il semble, hélas, se charger fort bien de ses ennemis !

Et ne mettons pas la pusillanimité du PS sur le fait qu’il serait divisé. Les années précédentes il ne l’était pas, sans montrer plus de courage. Il n’a pas changé de politique : attendre, sans surtout rien faire pour les précipiter, la chute et la déconsidération de la droite et que les électeurs, faute de mieux et avec de moins en moins d’illusions, le ramène finalement au pouvoir. Certes, comme c’est pour faire exactement la même politique en faveur des riches contre les pauvres que la droite... il a le temps et nous aussi !

Les centrales syndicales ont fini par décider d’une journée d’action le 4 octobre. Mais il leur a fallu trois mois pour s’y résoudre et surtout laisser passer l’été... et les ordonnances scélérates, première tranche du programme du premier ministre. Et elles n’ont pas plus de plan qu’avant pour la suite à donner, au cas tout de même probable où patrons et gouvernement n’accéderaient pas à leurs demandes, fort vagues d’ailleurs, de revaloriser le pouvoir d’achat et de favoriser enfin vraiment l’emploi. Il est vrai que la seule suite qu’elles envisagent, c’est que employeurs et ministres veuillent bien entamer des négociations. Pour les bonnes relations avec ceux-là, une mobilisation prolongée dans la rue ou dans des grèves doit leur sembler inutile, sinon néfaste.

Et pourtant c’est bien un mouvement d’ensemble jusqu’à satisfaction de principales revendications qui serait plus nécessaire et plus urgent que jamais.

Bien sûr, que ce mouvement ait lieu ou non, et rapidement, ne dépend qu’en faible part de l’extrême gauche. Mais pour une faible part quand même. À condition qu’elle ait une politique. Elle en aurait les moyens. Sans exagérer leur impact et leur influence Lutte ouvrière et Arlette Laguiller comptent auprès d’une partie des travailleurs, des syndicalistes et des militants de gauche. Et de même la Ligue communiste révolutionnaire et Olivier Besancenot.

Ces derniers, il est vrai et justement, tentent d’utiliser la stature qu’ils ont gagné. C’est, hélas, pour une politique qui si elle aboutissait ferait une nouvelle fois le lit de la gauche gouvernementale. Car s’il est juste de proposer l’unité aux courants qui ne sont ni communistes ni révolutionnaires ce doit être pour les luttes, pas pour refaire un nouveau parti de gauche prêt à suivre très exactement la voie des anciens.

LO se refuse à juste titre à se joindre à cette entreprise. Mais sans proposer une autre politique ni à la LCR ni aux militants ouvriers qui peuvent regarder vers elle.

En cette rentrée de l’automne, devant l’offensive redoublée du gouvernement et du patronat, ce serait pourtant le moment.

La LCR et LO ne peuvent certainement pas organiser seules une suite au 4 octobre. Mais elles pourraient faire savoir qu’elles sont prêtes à contribuer à la mettre sur pied avec tous ceux, organisations et militants, qui en voient la nécessité. Ça s’appelle effectivement proposer un front mais de lutte.

18 septembre 2005

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