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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 60, novembre-décembre 2008

Editorial

Pour en finir, par où commencer ?

Mis en ligne le 2 décembre 2008 Convergences Politique

Le krach bancaire et boursier mondial de la mi-septembre 2008 a vu déferler un énorme flux d’argent vers les caisses des banquiers d’abord, des grands patrons ensuite, et on n’a pas tout vu ! Dans le temps, les crises étaient ces immenses queues de petits déposants paniqués aux portes des banques. Aujourd’hui, c’est l’empressement des banquiers et patrons aux guichets de l’État !

Alors que les 15 milliards de « paquet fiscal » accordés par Sarkozy à son accession à la présidence, en ristournes d’impôts aux plus riches, étaient apparus gros, on en est à 25 fois plus ! 40 versés aux banques, plus 320 milliards pour garantir leurs mauvaises conduites, plus 20 milliards aux patrons, par la création du tout récent « fonds souverain français ». Voilà beaucoup d’argent pour ces capitalistes qui portent la responsabilité de la crise pour avoir depuis 30 ans pressuré toujours davantage les classes populaires et réduit leurs moyens de vivre au point qu’elles ne peuvent plus s’acheter certains biens de consommation qu’elles seules pourtant produisent.

Et ces sommes faramineuses versées aux possédants riches, seront prises dans la poche des travailleurs pauvres. Par exemple, ces 20 milliards d’euros du nouveau « fonds souverain », seront financés pour moitié par la Caisse des dépôts, organisme public qui gère les petites économies des livrets A, pour autre moitié par le budget de l’État, c’est-à-dire par des restrictions sur les hôpitaux, écoles, transports publics ou logement. Et malgré ce pactole, le patronat s’attelle encore à défendre ses profits par des vagues de licenciements et chômage technique, par l’allongement du temps de travail, par des réductions de salaire…

Il faut mettre un terme à cette spirale infernale. La colère existe, s’exprime depuis deux mois, entre autres par des rassemblements, journées de grève et manifestations, de travailleurs de l’automobile, d’employés de la Camif ou de la Redoute, de postiers, cheminots, enseignants tout récemment. Le calendrier social est chargé. Mais les travailleurs sans perspective politique de classe.

À gauche, aussi bien les dirigeants du PS (en grand) que du PC (en tout petit) déploient une stupéfiante énergie à s’étriper pour la meilleure place de départ dans la course aux européennes de 2009 et présidentielles de 2012.

Les états-majors syndicaux, eux, se lamentent, implorent des négociations. À la SNCF où les cheminots ont massivement fait grève le 6 novembre et attendaient des fédérations syndicales une suite (prévue par certaines pour le 23 novembre), toutes sauf Sud et FO ont battu en retraite. Dont la CGT !

Les fédérations syndicales organisent au mieux des « journées », en prenant bien soin que les travailleurs de telle branche ne tombent pas sur ceux d’une autre, à un carrefour ! Les confédérations, qui se sont rencontrées et re-rencontrées, n’ont pas décidé d’appeler ne serait-ce qu’à une journée interprofessionnelle. Parce qu’elles ne le « sentent pas », comme disent les bureaucrates ? Ou parce qu’elles le sentent trop, et craignent qu’une journée bien préparée en riposte à l’offensive patronale et gouvernementale actuelle, ne soit un sérieux jalon de la contre-offensive ouvrière ? Car les travailleurs du public comme du privé peuvent se rassembler sur leurs grandes revendications communes : interdiction des licenciements et partage du travail entre tous, augmentation générale des salaires, pas touche d’aucune façon à la durée du temps et aux conditions de travail… sauf pour améliorer.

Comme bien des fois par le passé, le signal de l’offensive ne sera pas donné par des confédérations qui ne s’unissent généralement que pour arrêter les mouvements, mais par des travailleurs en lutte d’une entreprise, ou d’une branche, qui prendront le mors aux dents et sauront en entraîner d’autres. C’est encore une fois de l’étincelle que jaillira la flamme !

23 novembre 2008

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