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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 35, septembre-octobre 2004 > DOSSIER : Défendre les services publics ? Pourquoi ? Comment (...)

DOSSIER : Défendre les services publics ? Pourquoi ? Comment ?

Pour des services publics au service du public

Mis en ligne le 1er octobre 2004 Convergences Politique

Même si la notion de service public est parfois imprécise, sa portée sociale garde toute sa force. Rien de confus en effet dans l’idée que certains besoins correspondant au développement atteint par la société doivent pouvoir être satisfaits partout et par tous, pauvres comme riches, quel que soit leur lieu de vie ou de travail, quelle que soit leur position sociale.

Il est évidemment douteux que l’entreprise privée, dont la seule finalité est le profit, puisse mettre les biens ou les services qu’elle produit à la portée de toutes les bourses. Pour prendre un seul exemple imagine-t-on une industrie de la santé réalisant les opérations les plus coûteuses au prix de ce que les plus pauvres, qui peuvent en avoir besoin pourtant autant que les plus riches, peuvent payer ? Ou encore des entreprises d’électricité tarifant le courant à un prix qui ne tienne pas compte des investissements locaux nécessaires et ne grève pas plus les consommateurs des régions rurales éloignés que ceux des grandes agglomérations urbaines ? Non, on n’imagine guère des véritables services publics sans que les pouvoirs publics prennent en main, gèrent et finalement possèdent les entreprises des secteurs concernés.

Les limites de l’étatisation

Bien sûr, aujourd’hui, même aux mains de l’Etat, les services publics sont loin de ce fonctionnement idéal. L’Etat les a pris en charge et continue de les gérer avant tout dans l’intérêt de la bourgeoisie bien plus que de la population. Ainsi en France les services de transport, télécommunications, énergie, jusqu’à maintenant aux mains de l’Etat ont toujours été plus organisés en fonction des intérêts des entreprises que de ceux des particuliers.

Pourtant il est hors de doute que la population a tout de même bénéficié de l’intrusion de l’Etat dans les domaines de l’éducation, de la santé, des postes et d’autres. Et il fait encore moins de doute que leur passage au privé signifierait une aggravation des conditions de vie au moins pour la partie la plus pauvre de la population.

Cette seule raison suffit à refuser la grande braderie organisée aujourd’hui par le gouvernement français.

Mais elle ne suffit certainement pas pour se contenter des services publics tels qu’ils sont aujourd’hui. Cela n’en reviendrait-il pas, qu’on le veuille ou non, à défendre la société capitaliste, son exploitation, ses injustices ? La simple énumération des seuls secteurs classés dans les services publics le montre bien. Pourquoi le téléphone, la poste, l’eau, sont-ils, pour tout le monde, des « services publics » et non pas... l’alimentation et le logement, qui après tout font bien tout autant sinon plus partie des nécessités vitales de la population ? On a déjà donné la réponse : parce c’est pour le fonctionnement du capitalisme qu’il était vital que l’Etat les développe et les prenne en main, que les retombées bénéfiques pour la population n’ont été en quelque sorte que des sous-produits.

Les mérites de la collectivisation

En fait c’est toute la production des biens matériels comme des biens immatériels nécessaires au bien-être dans la société actuelle, qui devrait être un service public. Ce qui signifie que la question n’est pas de renvoyer au privé ce qui est aujourd’hui étatisé, mais au contraire de collectiviser tous les grands secteurs aujourd’hui aux mains du privé.

Oui, collectiviser, ce qui n’est pas exactement étatiser sous l’égide de l’Etat bourgeois. Le passé a suffisamment montré le fossé existant entre ces nationalisations et un véritable service public. Ne serait-ce que parce qu’elles mettent les entreprises nationalisées entre les mains d’une cohorte de hauts fonctionnaires pantouflards et incontrôlés, appliqués surtout à assurer l’interface entre l’Etat et le « monde de l’entreprise » et permettre aux capitalistes de profiter de mille manières des deniers comme des services publics.

Oui, collectiviser, parce qu’il ne suffira pas d’arracher au privé la propriété des entreprises. Pour faire de celles-ci de véritables services publics il faudra établir sur elles le contrôle de tous, salariés comme usagers, sur toutes. Mais c’est le socialisme ! Et oui, le socialisme ça n’est rien d’autre que le principe du service public étendu à toute l’économie.

Simone CANETTI

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