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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 93, avril-mai 2014

Portugal : Là aussi un gouvernement de combat… et des travailleurs qui se défendent

22 avril 2014 Convergences Monde

Le gouvernement portugais vient de se féliciter de la baisse du déficit à 4,9 % du PIB en 2013. C’est au détriment d’une partie croissante de la population qui s’enfonce dans la pauvreté : depuis 2010, 13 milliards de coupes dans le secteur public et 9 milliards d’impôts supplémentaires. Le chiffre du chômage annoncé officiellement est de 15 % mais il plus proche des 18 %. Le gouvernement exclut des chiffres, par exemple, les 100 000 allocataires qui travaillent gratuitement pour des missions d’intérêt public, qui occupent donc un vrai poste de travail sans être payés dans l’espoir d’une embauche !

La dernière mesure en date est la taxation supplémentaire, à partir du mois d’avril, des retraites supérieures à 1 000 euros, entre 3,5 et 10 %.

Des inégalités croissantes

Le Premier ministre, Passos Coelho, voudrait faire passer ces attaques comme des mesures de justice sociale, évoquant récemment une augmentation du Smic de 485 à 500 euros ou une augmentation des retraites inférieures à 254 euros de 8 centimes par jour ! Mais ces annonces apparaissent ridicules à la majorité de la population. Les plus riches ont vu pendant ce temps-là leur fortune augmenter de 17 % en un an.

Grèves contre l’exploitation à tous crins…

Le patronat mène ses attaques tous azimuts pour augmenter le temps de travail : les transporteurs urbains privés, comme le groupe Barraqueiro ou TST (acheté par la Deutsche-Bahn), veulent imposer aux conducteurs des amplitudes horaires de 12 heures au lieu de 8 heures, avec des pauses non payées et jusqu’à 60 heures de travail par semaine. Tout cela sans augmentation. Le 28 mars, les travailleurs de toutes les filiales de la rive sud de Lisbonne étaient en grève pour refuser ces mesures. Même chose pour les 360 ouvriers des mines de tungstène de Panasqueira, où la direction veut augmenter l’amplitude horaire à 10 heures par jour, 4 jours par semaine. Ils étaient en grève eux aussi début avril pour contrer ce qu’ils estiment être une dégradation sans précédent de leurs conditions de travail.

… et contre les privatisations

Dans le secteur public, les travailleurs du nettoiement ou des filiales du groupe public de traitement des déchets EGF se battent contre la privatisation de ces services.

La situation de la classe ouvrière du Portugal s’est beaucoup dégradée, les salaires ont baissé dans la plupart des secteurs et, pour un nombre croissant de travailleurs, le CDI n’est qu’un lointain souvenir. Mais les luttes menées actuellement, le plus souvent pour se défendre de graves attaques des patrons, mais parfois aussi pour des augmentations de salaire, sont un gage pour l’avenir, surtout si elles sortent de leur isolement.

7 avril 2014, Anne HANSEN

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