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Accueil > Éditos de bulletins > 2016 > décembre > 12

Pollution : pic de galère

Paris, Lyon et Grenoble, ainsi que la plupart des villes du pays viennent de connaître l’épisode de pollution le plus important depuis plus de dix ans.

Pendant plusieurs jours, le taux de particules fines dans l’air a dépassé les 80 mg/jour à Paris et à Lyon. Pour les populations vivant dans ces zones urbaines, cela équivaut à la consommation de deux paquets de cigarettes par jour ! Chaque année, en France, 50 000 décès seraient liés à la pollution.

Circulation alternée ou jour férié ?

Mais il n’y a pas que les voitures et le chauffage des maisons qui polluent. Les industries aussi. À Lyon par exemple, vendredi dernier, le jour de circulation alternée, on pouvait voir la grande torche de la raffinerie de Feyzin cracher d’importantes fumées noires, visibles à des kilomètres à la ronde. Et si, la prochaine fois, plutôt que de culpabiliser les salariés contraints de prendre leur voiture, on décrétait un jour férié ?

Toujours est-il qu’en rejetant la faute sur les particuliers, notamment les plus pauvres, ceux qui nous gouvernent éludent le fait que rien de significatif n’a été fait depuis des décennies en termes de politique de transport et de modernisation des installations de chauffage.

Manque d’investissement et grosse pagaille

Si la circulation alternée n’a eu que peu d’effets sur la qualité de l’air, elle a donné lieu à des journées de galère pour les usagers des transports en commun.

À Paris, la journée du 6 décembre a été marquée par l’arrêt total de la partie nord du RER B à cause d’un arrachement de caténaire. Le lendemain, jour de mise en place de la circulation alternée, une autre caténaire a été arrachée en gare du Nord, bloquant près de 1,4 million de voyageurs sur tout le réseau. .

En cause, le manque chronique d’investissement public dans la modernisation du réseau ferroviaire. La deuxième caténaire arrachée avait plus de 40 ans et, sur la ligne du RER C, des équipements électriques ont plus de cent ans. L’époque des trains à vapeur ! Même la Cour des comptes, temple de l’austérité, a révélé qu’il manquait 300 à 500 millions d’euros d’investissement annuel depuis 35 ans pour le simple entretien du réseau francilien. Ces 15 à 20 milliards n’ont pas été trouvés en trois décennies, alors que le gouvernement actuel a débloqué au bas mot 40 milliards d’euros de cadeaux aux patrons pour quatre ans dans le cadre du Crédit d’impôt compétitivité… qui n’a créé aucun emploi ! Sans parler des 53 milliards d’euros de profits que les entreprises du CAC 40 ont réalisés en un an.

À Lyon, la Métropole s’est opposée à la gratuité des transports, alors que les tarifs pour un réseau de seulement quatre lignes de métro et cinq de tramway avoisinent ceux de Paris. Elle a préféré maintenir les contrôles pour continuer à ponctionner ceux qui vivent à la périphérie de la ville ne pouvant payer des loyers exorbitants.

Leurs choix et les nôtres

Ces choix politiques pénalisent lourdement les salariés sur l’ensemble du territoire. Depuis plus de trente ans, les gouvernements successifs ont délaissé les investissements visant à améliorer les transports en commun et les réseaux de proximité. Les lignes TGV au prix prohibitif ont été privilégiées aux lignes de TER. Et voilà que l’on supprime les trains de nuit.

De la même manière, la société de fret ferroviaire Euro cargo rail vient de supprimer 300 emplois en France. Le fret ferroviaire, qui pollue infiniment moins que les poids lourds, ne représente plus que 15 % des marchandises transportées en France contre 75 % en 1947. On voit à quoi se réduit le baratin écologique gouvernemental.

En réalité, le pic de pollution de ce début d’hiver a été un véritable révélateur de la violence sociale imposée d’en haut. La santé comme les conditions de vie de la population ne font pas partie des priorités des gouvernants, voués au service du grand patronat.

Il serait temps de faire partir ce système capitaliste en fumée.

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