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La Grèce asphyxiée par les banquiers : À quand le bol d’air des luttes ouvrières !

Négociations en apnée... jusqu’à l’étouffement ?

Mis en ligne le 23 mars 2015 Convergences

« On a gagné une bataille mais pas la guerre, les négociations difficiles sont devant nous », a déclaré, fin février, le Premier ministre, chef de file de Syriza, Alexis Tsipras. Mais quelle victoire ? La « troïka », composée des trois principaux investisseurs dans la dette Grecques (BCE, FMI, UE), honnie par la population, s’est rebaptisée « Les institutions » sur demande de Tsipras. Autre expédient, les mesures d’austérité ne seront plus dictées par ces « institutions » au gouvernement grec mais elles seront élaborées par ce dernier puis acceptées ou non par les créanciers.

Un programme remis à plus tard

Hormis ces détails de forme, le programme électoral de Syriza, dans lequel était promise une série de réformes pour « faire face à la crise humanitaire », est remis à plus tard. Il n’y aura pour le moment pas d’augmentation du Smic à son niveau d’avant crise ni d’abrogation des décrets qui ont démantelé les conventions collectives. Cependant le gouvernement Tsipras, refuse pour l’instant d’appliquer de nouvelles mesures d’austérité. Son ministre des Finances, Varoufakis, a juste promis à ses homologues de la zone euro (Eurogroupe) de préparer une liste de réformes qui permettraient à l’État grec d’économiser et de lever des fonds.

À l’heure où nous écrivons cet article, ont été présentés tout juste un plan de lutte contre la contrebande de cigarettes et d’essence ainsi que des mesures fiscales. Par contre, pour couvrir ses créances, le gouvernement a déjà envisagé d’emprunter des fonds aux caisses de sécurité sociale.

Mais le président de l’Eurogroupe a tranché : à laisser le gouvernement de Tsipras prescrire ces mesures, dit-il, « on a perdu deux semaines ». Une manière de rappeler que les créanciers attendaient un énième plan d’austérité, aussi dramatique pour les couches populaires de Grèce que le furent les précédents. D’ailleurs, des représentants de la troïka avaient déjà averti qu’ils espéraient du nouveau gouvernement la baisse des pensions de retraite, l’augmentation de l’âge de départ à la retraite, la reprise des privatisations... Sans cela, la dernière tranche du prêt de la Troïka ne sera pas versée. De plus, la Banque centrale européenne a coupé le robinet qui permettait au moins à l’État grec d’emprunter, même simplement à court terme, aux banques grecques elles-mêmes.

L’air s’est vite raréfié autour des ministres grecs, dès le début des négociations. L’ensemble des services publics déjà exsangues, les traitements de centaines de milliers de fonctionnaires et, plus généralement, ce qu’il reste aux travailleurs dans une économie ravagée par cinq années d’austérité sont pris en otage par les créanciers.

Alors, Varoufakis a brandi, le 8 mars dernier, la menace d’un référendum ou même d’une nouvelle élection si les ministres de la zone euro ne s’accordent pas avec lui. Des bouts de papier contre le mur de l’argent, sûr que cela va faire trembler les financiers !

A.S.

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