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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 19, janvier-février 2002

Menace terroriste sur le monde : Après l’Afghanistan, à qui le tour ?

Mis en ligne le 1er février 2002 Convergences Monde

« 2002 sera une année de guerre ». C’est Bush qui l’a dit. Et les bombardements en Afghanistan, qui faisaient encore en décembre des dizaines de victimes civiles, continuent en ce mois de janvier 2002.

Pour la démonstration de force qu’entendait faire l’impérialisme, l’Afghanistan qui abritait Ben Laden était certes une cible de premier choix. Mais c’était un choix parmi d’autres (il fut déjà alors question de l’Irak, notamment). Ni l’élimination du régime des talibans ni le massacre ou l’emprisonnement d’une partie des combattants d’Al-Qaida n’éloignent les menaces terroristes qui peuvent planer sur le monde. Ni celles venant des groupes islamistes (au contraire, cette guerre a contribué sans doute à alimenter la haine qui leur fournit de nouvelles recrues) ni surtout celles venant des impérialistes, les plus graves. Car en engageant la compétition avec Ben Laden (13 000 bombes sur un pays épuisé par 23 ans de guerre contre trois avions sur les Twins Towers et le Pentagone) les Bush et Rumsfeld (avec le soutien des Chirac, Jospin et consorts ne l’oublions pas surtout) n’ont fait que démontrer que pour eux, « faire la guerre au terrorisme » signifie administrer la preuve sanglante que leur terrorisme est le plus fort.

Continuer cette démonstration serait une première raison pour les dirigeants impérialistes de ne pas se contenter de l’Afghanistan, même si là-bas les réticences de leurs alliés locaux, la persistance d’une résistance armée et la fuite de Omar et Ben Laden ne permettent pas encore à Bush de chanter victoire.

Mais il y a sans doute autre chose. Comme le dit un journaliste de The Economist : « Aussi morbides et sanglants soient-ils, les événements du 11 septembre offrent au président Bush l’occasion de s’attaquer aux problèmes mondiaux les plus épineux ». Par exemple l’Irak, à nouveau maintenant explicitement visé par les faucons du Pentagone. Le régime de Saddam Hussein, après la guerre du Golfe en 1991, avait été laissé en place par Bush père, faute apparemment d’un autre candidat dictateur à portée de main. Mais Saddam, malgré tout, incarne une résistance à la volonté occidentale, manifestée encore en étant le seul à désapprouver officiellement la croisade en Afghanistan.

Irak ou Somalie ?

Dans les cartons des stratèges de la Maison blanche, il y aurait encore d’autres pays : Somalie, Colombie, Soudan, Ouzbékistan, etc. Des régimes dont l’instabilité les ennuie… ou dont les ressources les intéressent. Parce qu’à côté des « problèmes épineux », il y a les affaires. Et la guerre en Afghanistan peut ouvrir les portes de certains pays, en Asie centrale par exemple, dans lesquels les trusts du pétrole ou d’autres aimeraient conforter leur position. Alors, s’il faut le faire par quelques massacres ou bombardements...

Aucune guerre, même semblant gagnée d’avance, n’est pourtant sans risque, même pour l’impérialisme. Les bombardements terrorisent souvent les peuples, ils suscitent parfois leur révolte. Une contestation écrasée sous les bombes, une autre apparaît à côté. Au Pakistan le président Moucharraf, renforcé un moment par son ralliement à la coalition occidentale, est en train de l’apprendre à ses dépens : le problème afghan à peine apaisé voilà que ressurgit celui du Cachemire (et que pour les occidentaux le spectre d’un guerre indo-pakistanaise remplace celle des Tadjiks contre les Pachtounes afghans).

Certes, aucun gouvernement, aucune armée, aucun parti actuellement dans le collimateur de l’impérialisme ne représente les intérêts des peuples de la planète. Ceux-ci n’ont pourtant nul intérêt à ce que les gendarmes du monde imposent leur ordre. Car c’est bien ces peuples qui en seraient en dernier ressort et les principales cibles et les principales victimes.

Le 12 janvier 2002, Benoît MARCHAND

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