Maroc : derrière le bling bling… les luttes !

Nicolas Sarkozy n’est pas un homme politique ingrat. Quelques jours de vacances à Noël, en famille, dans une résidence du Roi du Maroc, en jet privé et tous frais payés, ont suffi pour qu’il déclare qu’il regrettait que tout le monde n’ait pas « la chance d’avoir un souverain comme le Roi du Maroc ».

Il devait être loin des rues où des enseignants stagiaires viennent d’être sévèrement matraqués par la police marocaine. Selon l’Association marocaine des droits humains, 100 personnes ont été blessées à Inezgane, 20 à Marrakech, 8 à Tanger et 40 à Casablanca, dont certaines grièvement blessées. Ces étudiants stagiaires manifestaient contre des décrets qui réduisent leur allocation mensuelle et diminuent les garanties des stagiaires ayant terminé leur formation d’être employés par le ministère de l’Éducation nationale.

Une pétition circule contre ces violences policières. Une manifestation de plusieurs milliers de personnes a eu lieu à Rabat pour soutenir les enseignants stagiaires et protester contre la répression. Les luttes actuelles ne se limitent pas au seul secteur des enseignants mais elles subissent aussi la répression. Ainsi, les 700 travailleurs d’une usine de conserverie près d’Agadir, en grève pour le retour au travail de syndicalistes licenciés par la direction. Certains grévistes ont été condamnés à un mois de prison et à des amendes. Grève aussi des ouvriers de Maghreb Steel (1 400 ouvriers en grève ouverte depuis 19 décembre 2015) ou de la raffinerie Samir.

28 janvier 2016, Paul GALLER