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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 84, novembre-décembre 2012

Manifestations européennes du 14 novembre : Espagne, la classe ouvrière a répondu présent

Mis en ligne le 28 novembre 2012 Convergences Monde

Après celle du 29 mars 2012, la grève générale du 14 novembre a été une nouvelle occasion pour les travailleurs espagnols de marquer leur refus de payer une crise qui sévit de plus en plus durement : 25 % de chômage – bien plus dans certaines régions – sans oublier toutes les conséquences des mesures d’austérité prises en rafales par le gouvernement central et les autorités locales.

« Ellos la pasta, nosotros los muertos »

Une crise avec ses drames : le 9 novembre, à Barakaldo (dans la banlieue de Bilbao), Amaia Egaña, 53 ans, s’est suicidée en se jetant de sa fenêtre – elle avait vu arriver dans son immeuble la commission chargée de l’expulser de son logement pour cause de crédits impayés. Le lendemain, 8 000 personnes ont manifesté dans cette ville populaire pour mettre en accusation les banquiers et le gouvernement, en criant « Pour eux, le pognon, pour nous, les morts ». Sur des façades de banques, des graffitis « assassins », « coupables » sont apparus. Le gouvernement, dans l’urgence, a promis de changer la loi sur les expulsions en concertation avec le PSOE, lequel s’est excusé de ne pas l’avoir changée lorsqu’il était au gouvernement... Mais qui peut croire que ce gouvernement qui est venu au secours des banquiers fera vraiment quelque chose pour arrêter les expulsions ?

Une grève massivement suivie

Des raisons de faire cette grève générale, il n’y en avait que trop. Elle a été massivement suivie. En particulier dans la grande industrie : de nombreuses usines ont été totalement arrêtées, comme celles de Volkswagen à Landaben (Navarre) ou de Seat à Martorell (Catalogne). Mais aussi dans les transports (trains, métros, sans oublier l’aviation – la compagnie Iberia annonçant un plan de suppressions d’emplois du quart de l’effectif), la santé, l’enseignement, etc. Signe de la mobilisation : une baisse de 13,5 % de consommation électrique dans le pays par rapport à une journée ordinaire.

Dans les rues des villes, les piquets de grève informatifs se sont déployés. Dès le 13 au soir pour certains, à pied le plus souvent, parfois à vélo, ces piquets volants, rassemblant militants syndicaux, avec souvent le renfort de militants politiques de gauche, d’indignés, d’étudiants ont fait le tour des zones industrielles, des quartiers commerçants, des gares pour expliquer les objectifs de la mobilisation et appeler à s’y joindre.

Et, en soirée, d’énormes manifestations ont eu lieu dans les villes. Il n’y avait peut-être pas un million de participants à Madrid comme l’annoncent les syndicats mais certainement bien davantage que les 35 000 annoncés par les autorités ! Même mobilisation à Barcelone... où l’intense campagne électorale pour les élections catalanes du 25 novembre prochain a dû s’éclipser...

La contestation sociale ne faiblit pas. Au lendemain de la journée de grève, les dirigeants syndicaux de l’Union générale des travailleurs (UGT) et des Commissions ouvrières (CCOO) se sont félicités du succès mais c’était avant tout pour remettre en avant leur demande d’un référendum sur les politiques sociales du gouvernement, pas pour donner de nouveaux objectifs de mobilisation. Bien plate riposte à un gouvernement qui n’hésite pas à donner de la matraque...

La colère qui s’est exprimée à nouveau dans les rues espagnoles ce 14 novembre ne va pas s’éteindre si facilement. Elle pourrait bien déboucher sur une mobilisation capable de faire trembler la bourgeoisie d’Espagne et de toute l’Europe.

15 novembre 2012, Michel CHARVET

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Numéro 84, novembre-décembre 2012

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