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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 57, mai-juin 2008

Luttes pour les salaires en Europe

Mis en ligne le 13 mai 2008 Convergences Monde

La grève victorieuse des salariés de Dacia, la filiale de Renault en Roumanie qui fabrique la Logan, a été suivie avec sympathie par de très nombreux travailleurs en France. Cette solidarité s’est notamment exprimée dans le succès des collectes organisées par les syndicats dans les usines du groupe.

Dans toute l’Europe, des prix qui s’envolent, des salaires qui stagnent...

La grève de Dacia souligne aussi à quel point les salaires sont le problème numéro un dans toute l’Europe. Les prix s’envolent partout, avec une inflation qui atteint pour le mois de mars 3,5 % sur un an pour la zone euro mais par exemple 16,6 % en Lettonie, 13,2 % en Bulgarie, 6,6 % en Slovénie ou 4,6 % en Espagne. Sans parler de l’augmentation des produits alimentaires et des transports qui augmentent en moyenne de 5 à 6 %, avec des pointes à 20, voire 40 % pour le gaz en Lituanie. Dans les pays de l’est de l’Europe, les prix se sont mis aux normes de l’ouest et le coût de la vie n’est souvent pas bien différent de celui de la France ou de l’Allemagne. Il n’y a que les salaires qui restent « low cost ». Sur l’ensemble de l’Europe, ils ont progressé de 2 % en moyenne sur la même période, soit presque deux fois moins vite que l’inflation ! D’après les chiffres de la Confédération européenne des syndicats, il y aurait entre 25 et 30 millions de travailleurs qui gagnent moins de 50 % du salaire moyen européen et, entre 2002 et 2007, la part des salaires dans le PIB de l’Europe a diminué de 6,35 %.

...et des luttes à l’ordre du jour

Dans ces conditions, la revendication des travailleurs de Dacia, qui revenait à environ 70 % d’augmentation de salaire, n’est qu’un juste rattrapage et la condition de ne pas sombrer dans la misère. Leur grève a d’ailleurs eu un écho immédiat en Roumanie même où les ouvriers de l’usine Arcelor-Mittal de Galati ont manifesté et fait deux jours de grève pour obtenir le doublement de leur salaire avant que leur mouvement ne soit jugé illégal.

Les luttes pour les salaires sont également à l’ordre du jour dans d’autres pays d’Europe. En Allemagne, les fonctionnaires ont obtenu après plusieurs grèves d’avertissement 5,1 % d’augmentation, les métallurgistes de certaines régions 5,2 % et les conducteurs de train 11 % (certes avec bien des contreparties qui limitent le gain). En Angleterre, 200 000 enseignants se sont mis en grève le 24 avril. En Lituanie, les enseignants ont fait 3 semaines de grève en mars pour réclamer 50 % de hausse de salaires. Enfin, le 5 avril, une manifestation européenne à l’appel de la CES a rassemblé 20 000 personnes à Ljubljana, capitale de la Slovénie. Ils réclamaient des « salaires décents » et un salaire minimum dans tous les pays d’Europe.

L’Europe n’a certes plus de frontières pour l’exploitation et les profits. Les travailleurs de Dacia viennent de montrer qu’elle n’en a peut-être plus pour les luttes !

30 avril 2008

Vincent BERGER

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