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DOSSIER : Congrès de fondation du NPA : Parti révolutionnaire ou parti de la gauche de la gauche ?

Lettre à la LCR et au NPA

Mis en ligne le 10 janvier 2009 Convergences Politique

Ci-dessous la lettre que nous adressions aux directions de la LCR et du NPA dès novembre dernier. Elle évoque et précise les conditions auxquelles un groupe comme la Fraction L’Étincelle de Lutte ouvrière pourrait militer au sein du NPA, conditions qui devraient être débattues et décidées lors du congrès de février prochain.

Chers camarades,

Depuis plus d’un an, au moment où la LCR a proposé d’explorer la possibilité de constituer un nouveau parti anticapitaliste, la Fraction L’Étincelle de Lutte ouvrière est partie prenante du processus. Elle a aujourd’hui ses représentants au CAN comme dans les commissions chargées de l’élaboration des projets de textes pour le congrès de fondation de janvier prochain (nom, programme, orientation et statuts). Elle a participé aux conférences de préparation du nouveau parti, coordination nationale fin juin, conférence salariés public-privé de septembre. Ses membres participent aux comités de base dans la mesure où ceux-ci existent, ce qui n’est pas le cas partout ni dans toutes les localités ni surtout dans tous les secteurs d’activités professionnelles (entreprises ou branches) en direction desquels les membres de la Fraction ont l’essentiel de leur activité militante. Elle entend participer pleinement au congrès de janvier prochain et aux travaux préparatoires de celui-ci, notamment lors de la coordination nationale des 8 et 9 novembre et des éventuels congrès locaux.

Il semble évident, que si ce premier congrès marque une étape dans le processus, il n’en constituera pas l’achèvement. En témoigne le fait que le programme (les « principes fondateurs ») qui sera alors en discussion laissera encore en suspens des questions primordiales comme celle de ce que nous entendons par révolution (renversement de l’État ou rupture avec celui-ci ?). En témoigne aussi le fait, admis unanimement, que les statuts adoptés seront provisoires. En témoigne encore le fait qu’on s’achemine sans doute pour le moment vers la reconduction du nom de NPA, ce qui semble logique tant que les délimitations politiques et programmatiques sont toujours en bonne partie en chantier et le seront sans doute pendant une ou plusieurs années.

La LCR envisage de se dissoudre (mais que ses membres demeurent membres de la Quatrième Internationale, ce qui nous semblerait parfaitement normal). Il est pourtant évident qu’elle demeure le noyau central du nouveau parti qu’elle continuera à impulser, comme elle l’a fait depuis le début. Ce qui est tout aussi normal, puisqu’elle est l’inspiratrice et la cheville ouvrière du projet et que celui-ci n’est pas achevé. Le problème se pose différemment pour les autres groupes, comme le nôtre, qui se proposent d’apporter leur force militante dans le cadre de ce nouveau parti. Une osmose entre les individus comme entre les courants, ne pourra se faire que si l’expérience est menée jusqu’au bout et permet de conclure à la compatibilité et l’intégration. Cette expérience n’en est qu’à son début. Pour lui permettre de se poursuivre il faut donc que les statuts provisoires permettent de continuer ce qui a été à peine entamé tant sur le plan politique que sur le plan organisationnel.

Sur le plan politique puisque les débats de fond continuent et continueront et puisque les interventions nationales centralisées, seules susceptibles d’homogénéiser un parti à la longue, n’ont pratiquement pas encore eu lieu, ou que celles projetées jusqu’ici, comme la campagne sur les salaires et le pouvoir d’achat, ont dans la pratique à peine été ébauchées.

Sur le plan organisationnel puisque, par exemple, si de nombreux comités locaux se sont constitués, en revanche ceux en direction et autour des lieux de travail n’ont pratiquement pas vu le jour, à quelques rares exceptions près.

Bref, nous sommes au début du processus et beaucoup reste à faire. Il nous apparaît donc qu’il est impossible à des groupes comme le nôtre d’intégrer le NPA sans conserver des activités et des structures propres tout en participant aux activités et aux structures du futur parti. Ainsi, par exemple, l’activité essentielle de notre groupe est en direction de la classe ouvrière et plus spécialement des entreprises, et nos structures sont bâties autour de cette activité. Celle-ci n’est pas incompatible avec une appartenance au NPA, au contraire même pourrions-nous dire puisque celui-ci entend faire des couches salariées un milieu d’intervention privilégié. Mais le NPA n’a pour l’instant ni activités systématiques ni surtout structures de cet ordre. Et il ne se les donnera certainement pas d’ici janvier, quels que soient les efforts en cette direction d’ici là. Il est donc impensable d’arrêter ou de dissoudre les nôtres tant que le NPA n’en a pas lui-même et avant que de telles structures, que nous sommes prêts à constituer avec les camarades qui le souhaiteraient, aient au moins prouvé leur efficacité et leur durabilité.

Ceci nous amène donc à proposer que le NPA accepte en son sein des courants politiques organisés qui viennent à lui avec leurs structures et leurs activités propres. À la condition évidemment de la participation du courant et de ses membres aux structures et aux activités du parti et que les activités et les structures spécifiques du courant soient pleinement transparentes, voire ouvertes à d’autres membres du parti. L’objectif n’est évidemment pas de perpétuer les clivages mais de permettre une homogénéisation politique et organisationnelle. Or celle-ci ne peut être atteinte ni d’un coup ni surtout en l’imposant à marche forcée. Dans la configuration actuelle, et même si la LCR reste la force politique motrice, le NPA est un regroupement d’organisations et d’individus venus d’horizons politiques divers et il reste à organiser ouvertement, en pleine connaissance de cause, l’intégration non seulement des militants mais aussi des groupes qui le rejoignent. Le projet élaboré par la commission des statuts envisage la tenue de discussions systématiques avec les groupes qui se porteraient candidats sur les conditions dans lesquelles ils entreraient au NPA ce qui suppose qu’il faudra bien tenir compte de la manière dont ils peuvent y intégrer leurs structures et leurs activités, et des délais et des rythmes pour ce faire.

Tout cela ne peut se faire simplement en admettant le droit de fraction comme il est prévu dans le projet de statuts provisoires. Le droit de fraction est sans aucun doute absolument nécessaire pour un parti qui se veut pluraliste et démocratique. Mais il s’agit du droit à une certaine séparation pour une organisation ayant préalablement fait son unité et dans laquelle surgissent des désaccords. Le problème du NPA aujourd’hui est exactement inverse : c’est de faire l’unité à partir de courants, d’individus, de groupes qui ont jusqu’à maintenant des origines, des structures, des orientations, des politiques et des bases programmatiques différentes.

Nous proposons donc d’introduire dans les statuts provisoires la motion suivante :

« Afin de faciliter l’intégration dans une organisation commune des individus comme des groupes divers qui se proposent de constituer le NPA, celui-ci accueille en son sein des courants qui peuvent conserver dans un premier temps des structures et des activités propres au vu et au su de l’ensemble des membres du parti. Ces courants et leurs membres participent aux structures et aux activités du parti comme aux efforts, militants ou encore financiers, de tous. Ils ont, s’ils le désirent et en fonction de leur existence réelle, une représentation aux différentes instances, y compris au Conseil politique national, participent à leurs travaux et y rendent les comptes qui leur sont demandés. »

Nous proposons également de préciser que :

« les comités de base du NPA peuvent être constitués sur différents critères : géographique (comités de quartiers ou de ville), générationnel (comités d’université ou de lycée) ou lieu de travail ou d’activité (comité d’entreprise ou de branche), ces derniers pouvant regrouper tous ceux qui donnent la priorité de leur travail militant en direction de ce secteur, qu’ils y travaillent ou pas  ».

Par ailleurs si les camarades de la Fraction qui participent à des comités locaux ou de ville peuvent prendre leur carte provisoire dans ces comités, ceux qui n’ont pas trouvé de comité de secteur, pour la bonne raison qu’ils n’existent pas ou pas encore, ou pour qui les comités sur une base géographique ne sont pas la forme d’organisation à privilégier, ne le peuvent évidemment pas. Nous proposons donc qu’ils puissent la prendre centralement ou auprès des comités des coordinations d’agglomération ou de région quand ceux-ci existent, aux conditions faites aux camarades qui cotisent toujours à une autre organisation que ce soit la LCR ou la Fraction. Cette proposition marque la volonté de l’ensemble de la Fraction d’être partie prenante du processus. Dans cet esprit elle est bien entendu prête à prendre part aux dépenses nécessitées par l’organisation du congrès de janvier si les cotisations recueillies jusque-là n’étaient pas suffisantes pour assurer la trésorerie.

Afin de débattre des différentes propositions et du contenu de cette lettre, la Fraction propose une rencontre avec la direction de la LCR d’une part et le CAN d’autre part.

Recevez, chers camarades, nos salutations communistes révolutionnaires.

Le 4 novembre 2008

La Fraction L’Étincelle de Lutte ouvrière

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