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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 8, mars-avril 2000

Les réductions d’effectifs à la Poste : l’exemple du 20e arrondissement de Paris

La mise en place des 35 heures est l’occasion rêvée pour la direction de la Poste d’imposer les restructurations des bureaux de poste qu’elle avait prévues (et déjà commencées dans certains ) et dont l’objectif est de réduire les effectifs.

L’accord général a été signé l’an dernier par la CFDT et FO, mais pas par la CGT ni SUD. La CGT y avait néanmoins trouvé des aspects positifs et avait promis, pour l’améliorer, de discuter pied à pied des modalités de son application. L’accord national parlait de créer 20 000 emplois. En fait il s’agissait de remplacer les 20 000 départs en retraite des trois années à venir par 6 000 nouveaux fonctionnaires, complétés (mais seulement momentanément peut-être) par 14 000 contractuels. Mais ce n’était pas 14 000 nouveaux venus puisque la Poste comptait dans ce nombre une partie de ceux qu’elle ferait passer d’un temps partiel à un temps complet. La réduction d’effectifs était donc annoncée, signée par une partie des syndicats. Elle arrive.

Bureau après bureau, mais jamais deux dans le même mois pour émietter les réactions, les « scénarios » de 35 heures (c’est comme ça que la Poste les appelle) sont annoncés par le metteur en scène local, le receveur, entre lesquels le personnel aurait à choisir et les syndicats à négocier.

40 facteurs en moins

Ce sont cinq « scénarios » différents qui viennent d’être présentés aux postiers du 20e arrondissement de Paris. Les nuances sont dans le timing : on peut choisir entre finir à 12 h 52 ou à 13 h, préférer un samedi libre sur deux ou seulement un sur trois mais avec un lundi de temps en temps… Que l’on choisisse le maintien du découpage actuel de l’arrondissement en 41 quartiers, mais avec seulement 3 facteurs par quartier au lieu de 4 pour y faire la tournée, ou le maintien de 4 facteurs par quartiers, mais un découpage en 31 quartiers, le résultat est le même : 40 facteurs de moins pour porter les lettres.

Une partie des facteurs retirés de la distribution piétonne serait affectée au service de tri, dont certains de nuit. Mais pas tous : il y aurait dans l’immédiat 12 suppressions de postes, et il est très vraisemblable qu’au tri lui-même, les effectifs soient ensuite progressivement réduits.

Des milliers de boîtes à lettres en plus

L’atout pour la direction de Paris 20e est que l’arrondissement est l’un de ceux où la distribution du courrier l’après-midi n’est pas encore supprimée, comme il est prévu de le faire dans tout Paris et comme cela est déjà fait dans une partie des arrondissements. Elle va donc l’être dans le vingtième à cette occasion. Et la direction souligne que les facteurs vont être libres tous les après-midi, au lieu d’un après-midi sur deux, même s’ils finissent la matinée beaucoup plus tard.

Mais il y aura autant de lettres à distribuer. Et même plus. Non seulement parce que le trafic augmente en moyenne de 3 % par an, mais aussi parce que la Poste et l’Opac (l’office de HLM de Paris) ont décidé d’annuler leur contrat au terme duquel les concierges de l’Opac effectuaient la distribution dans les grands ensembles. L’Opac va y économiser du personnel. Pour les postiers cela représentera sur le 20e arrondissement des milliers de boites aux lettres supplémentaires à visiter.

Des milliers de boites aux lettres de plus. 40 facteurs pour faire la tournée en moins. Salut la réduction du temps de travail !

M.B.

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