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« Guerre contre le terrorisme » : la spirale infernale

Les raisons de l’essor de l’islamisme radical, ici comme ailleurs

Mis en ligne le 28 janvier 2015 Convergences Politique

Le développement des mouvements islamistes politiques est un phénomène assez général ces dix ou vingt dernières années, et les jeunes issus de l’immigration en France n’y sont évidemment pas étrangers. D’une certaine façon – la pire ! – ces mouvements islamistes ont pris, en Afrique du Nord, en Palestine, en Irak, le relais des mouvements nationalistes plus ou moins « modernistes », plus ou moins « laïcs », des années 1950-70 au fur et à mesure que, venus au pouvoir, ils se déconsidéraient. De plus les États-Unis n’ont-ils pas en partie soutenu des groupes comme les « Frères musulmans » pour contrer les dirigeants nationalistes jugés trop revendicatifs, comme Nasser en Égypte, ou financé un certain Oussama Ben Laden en Afghanistan que la CIA appelait « notre agent à Kandahar »  ? Israël n’a-t-il pas un temps aidé à la progression du Hamas pour faire échec à l’OLP de Yasser Arafat ?

Toutes les gradations existent entre les divers mouvements dits « islamistes », des plus « modérés » aux plus « radicaux ». Ils se sont développés ici et là dans des situations différentes : en Algérie au cours des années 1970, quand le régime lui-même les utilisait pour faire pièce aux mouvements gauchistes dans les universités ; en Tunisie, où les leaders d’un mouvement comme Ennahdha, contraints pendant des années à l’émigration, sont rentrés en se servant de leur prestige d’opposants après la chute de Ben Ali ; en Irak, bien sûr, ce sont les deux guerres américaines et la misère créée par dix années d’embargo qui ont donné des ailes aux mouvements islamistes, et fini par créer Daesh (L’État islamique).

Dans les banlieues françaises

Les mouvements islamiques dans les banlieues françaises se sont développés dans les années 1980, dans la même période où ils se développaient en Afrique du nord. En partie pour des causes sociales propres à la société française : à savoir l’accroissement du chômage et les discriminations, sans parler du racisme et des campagnes gouvernementales contre l’immigration.

Mais il ne s’agit pas d’un simple repliement sur soi, sur sa communauté, dû au racisme et au rejet social, comme s’il était question d’un réflexe naturel de défense. Non. En même temps que se développaient ailleurs (en Afrique du nord en ce qui concerne l’immigration en France) des mouvements islamistes politiques aspirant au pouvoir, ceux-ci ont évidemment milité aussi dans l’immigration, dans les banlieues françaises. Car il n’y a pas de lien automatique, direct, entre l’exclusion et le chômage d’un côté, le regain religieux ou nationaliste de l’autre. Il y a des mouvements politiques qui, utilisant la religion ou le nationalisme, savent tirer profit d’une misère sociale, lorsque le mouvement ouvrier n’est pas là pour lui donner de tout autres perspectives.

Les préjugés racistes en France, comme la politique des gouvernements successifs et évidemment celle de l’extrême droite française, avec leur démagogie sécuritaire et anti-immigrés, ont évidement apporté des arguments à l’extrême droite communautaire et religieuse d’en face.

L.B.

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Numéro 97 : janvier-février 2015

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