Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 14, mars-avril 2001 > DOSSIER : France-Afrique : Le pillage continue

DOSSIER : France-Afrique : Le pillage continue

Les profits sont au bout du fusil

Mis en ligne le 1er avril 2001 Convergences Monde

Aucun autre pays impérialiste n’est jamais arrivé à la cheville de la France en ce qui concerne la présence et l’intervention militaire en Afrique. La coopération militaire, terme pudique employé depuis la décolonisation, s’est soldée depuis 40 ans par une présence militaire maintenue et la multiplication des interventions. En 1960, le contingent atteignait 58 000 hommes présents dans les « pays du champs » (Afrique subsaharienne de l’Est et de l’Ouest). Il est aujourd’hui de 5000 hommes après le désengagement de la République Centrafricaine, mais le maillage est toujours prépondérant.

En présence directe, les troupes coloniales résident désormais officiellement en France, mais elles sont en fait des unités tournantes qui reviennent tous les quatre mois en Afrique. La France y maintient sa base principale de Djibouti avec plus de 3000 hommes, pouvant « rayonner » en Afrique de l’Est, celle du Sénégal -plus de 1000 hommes- et un nombre identique au Tchad. De plus, près de 600 soldats sont présents au Gabon et 700 en Côte d’Ivoire. S’ajoutent à cela deux stations d’écoute et d’émission de la DGSE à Djibouti et en République centrafricaine.

Le Ministère de la Coopération dispose également d’une Mission militaire de coopération (MCM) qui a pour fonction essentielle la formation et l’encadrement des armées des Etats de l’Afrique francophone. Depuis 1960, 55 000 stagiaires africains sont passés dans les écoles militaires françaises et la Mission finance plus de 500 postes « d’assistants militaires techniques », essentiellement concentrés au Tchad, Cameroun, Côte d’Ivoire, Niger, Mauritanie et Gabon.

Avec la plupart des « pays du champs », la France dispose d’accords de défense. Ces derniers permettent à la France d’intervenir à tout moment. Et l’armée française ne s’en est jamais privée. On dénombre 65 interventions militaires françaises depuis les années 60…

L’armée gardienne des robinets pétroliers

Ainsi, en 1964, au Gabon, deuxième patrie d’Elf Aquitaine, la France vole au secours de Léon M’ba ; en 1990 elle réprime une insurrection contre Omar Bongo et, de nouveau en 93, les émeutes de Libreville. Quasiment tous les pays « sous protection » ont connu des interventions de maintien de l’ordre.

La règle de la politique militaire française a toujours été que la force vaut droit, pour autant que les intérêts économiques français soient maintenus.

Malgré tout, la politique française évolue, avec des tentatives de mise sur pied d’une interforce multinationale africaine et d’une coopération avec la Grande-Bretagne et les USA (projet RECAMP : renforcement des capacités africaines de maintien de la paix). De même, elle tente d’élargir la coopération militaire aux pays lusophones et anglophones, notamment avec l’Afrique du Sud.

Ainsi on a pu voir dans les guerres du Zaïre, du Rwanda ou du Congo-Brazzaville intervenir des corps expéditionnaires pro-français formés de soldats tchadiens, angolais, zimbabwéens, somaliens, etc…, les nouvelles formes des « troupes sénégalaises » d’antan.

Laurent Carasso

Mots-clés : |

Réactions à cet article

Imprimer Imprimer cet article