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Les guerres de George W. Bush

8 février 2002

Bush entend bien maintenir les Etats-Unis sur le pied de guerre. Il l’a claironné la semaine passée lors du discours sur l’état de l’Union. Il l’a répété cette semaine à propos de la présentation du prochain budget.

Pensez donc, cette politique lui a tellement réussi ! Jamais un président aussi décrié et mal élu n’avait, nous disent les sondages, été aussi populaire un aussi grand nombre de mois consécutifs. Ce n’est pas au moment où le scandale de la faillite plus que frauduleuse d’Enron menace d’éclabousser, sinon d’entraîner, le président, sa famille, le vice-président, une bonne part de ses ministres et une bonne moitié des députés et sénateurs, qu’il s’agit d’abandonner « la guerre contre la terreur et les terroristes ». (Heureusement pour Bush, finalement, que Ben Laden a disparu et qu’on a laissé s’enfuir le mollah Omar en moto, nous dit-on ; ils vont pouvoir faire encore de l’usage).

Sans compter que cette rhétorique guerrière peut servir à masquer bien d’autres choses, et des plus graves, que les turpitudes financières des Georges Bush ou Dick Cheney. Et d’abord que les travailleurs américains sont en train de payer, et cher, ne serait-ce que par l’augmentation accélérée du chômage (1,4 millions de sans emploi supplémentaires en un an), les difficultés de l’économie capitaliste. Car, malgré le ouf de soulagement poussé par les boursicoteurs à l’annonce que la croissance au quatrième trimestre aurait été positive (rendez-vous compte... plus 0,2 pour cent !) et la récession officiellement évitée, l’économie américaine est bien en pleine stagnation.

« Des milliers de dangereux assassins, entraînés à tuer de toutes les manières possibles, souvent soutenus par des régimes hors-la-loi, sont maintenant répartis dans le monde comme autant de bombes à retardement, prêtes à exploser sans prévenir » a dit Bush. Le président ne parlait évidemment pas des pilotes américains ou anglais qui depuis des années pilonnent l’Irak, encerclé et affamé, et y ont fait des milliers de victimes. Pas plus des bases militaires que les Etats-Unis, mais aussi la France ou la Grande-Bretagne, maintiennent un peu partout dans le monde, prêtes à sévir contre les récalcitrants à l’ordre impérialiste, comme elles l’ont déjà fait des dizaines de fois. Non, c’est de ces dangereuses superpuissances que sont l’Iran, l’Irak ou la Corée du Nord, dont les missiles se déverseront sur une Amérique pacifique et sans défense... dès qu’ils auront été mis au point (car pour l’instant ce que Bush leur reproche, ce n’est même pas de les posséder, c’est de tenter de s’en doter).

Et voilà justifiée l’augmentation proposée de 15 %, près de 50 milliards de dollars, du budget militaire. Un budget qui servira à faire la guerre à l’extérieur... et à l’intérieur.

La guerre aux travailleurs américains

Car ces milliards, Bush l’a déjà annoncé, seront pris au détriment d’un certain nombre de projets publics, allant de la construction d’autoroutes à la distribution d’eau en passant par la santé et l’éducation. Un certain nombre de membre du congrès, qui pourtant n’osent pas s’opposer à la politique d’un président aussi populaire, ont déjà dit leur crainte (c’est-à-dire leur certitude) qu’on en vienne à puiser dans les caisses de la Sécurité sociale (celle des retraites publiques) ou de Medicare (celle qui couvre les dépenses de santé des personnes âgées ou handicapées).

En revanche ces milliards serviront à maintenir les subventions aux grands trusts, ne serait-ce que par le biais des commandes d’armements ou de la recherche en la matière. Et pour bien souligner que sa guerre est une guerre de classe, celle menée en faveur des riches contre les pauvres non seulement de la planète mais aussi de l’Amérique, Bush maintient son programme de réduction des impôts, 1350 milliards sur dix ans, près de 350 milliards cette année, qui profitera essentiellement aux plus hauts revenus.

Bon, les choses sont donc claires. Et tous les opprimés de la terre qui seront visés par les interventions guerrières de l’impérialisme peuvent savoir qu’il y a aux Etats-Unis même d’autres victimes de la politique de Bush, c’est-à-dire qu’ils y ont des alliés potentiels.

Lydie GRIMAL

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