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DOSSIER : Congrès de fondation du NPA : Parti révolutionnaire ou parti de la gauche de la gauche ?

Les élections européennes : un premier test

Mis en ligne le 10 janvier 2009 Convergences Politique

Les échéances électorales polarisent la vie politique en France. Tous les partis sont sur les starting blocks, loin en amont pour les préparer. Les rivalités personnelles et les scissions en leur sein se font plus souvent en raison des scores escomptés que de divergences politiques substantielles. Les congrès du PS et du PC en ont encore tout récemment donné une comique illustration.

Le NPA n’échapperait-il pas à cette malédiction ? La date du congrès de fondation a été fixée pour lui permettre de se présenter, plutôt qu’à la LCR, alors que la discussion de fond sur le programme et les objectifs de ce nouveau parti est à bien des égards à peine entamée. Et déjà les comités débattent pour savoir avec qui il faudra ou non faire des alliances, d’autant que la donne à la gauche du PS a été sensiblement renouvelée : NEP (Nouvel espace progressiste) de Hue et Gayssot, PdG (Parti de gauche) de Mélenchon, Fédération pour une alternative sociale et écologique à l’appel de Politis , viennent s’additionner au Parti communiste, au Parti ouvrier indépendant (POI, ex PT) ou à Lutte ouvrière. Mais le véritable enjeu est-il de savoir si Mélenchon ou la Fédération sont, ou non, des partenaires acceptables ? Si le NPA doit se présenter, son problème n’est-il pas plutôt d’abord de déterminer pourquoi et comment ?

Dans le contexte de la crise qui unifie les situations auxquelles sont confrontées les populations à l’échelle internationale, les futures élections européennes peuvent être une tribune permettant de donner un contenu au slogan « Nous ne paierons pas leur crise ! » et populariser les objectifs à imposer dans l’intérêt des travailleurs de toute l’Europe et développés dans les textes du congrès.

Un programme électoral…

La kyrielle de suppressions d’emploi et le chômage qui frappent l’ensemble du monde du travail imposent comme une mesure vitale l’interdiction des licenciements sous peine de réquisition des entreprises. Certaines forces de gauche avancent l’idée d’un « moratoire » ou de « contrôle » des licenciements, mais les mêmes se gardent bien d’évoquer le contrôle des travailleurs sur la production et la marche des entreprises que cela supposerait et s’opposent à toute incursion dans la propriété privée des grands moyens de production comme la réquisition des profits et des dividendes pour maintenir et développer les activités utiles à la population.

À l’heure où les chantres du libéralisme se découvrent partisans de l’intervention étatique, c’est pour fournir à quelques banquiers et actionnaires les moyens de se sortir du marasme économique avec l’État comme béquille. La crise a rendu visible pour des milliards d’êtres humains le caractère parasitaire de la finance. Mais, pour que le crédit serve les seuls intérêts des populations, il faudrait non seulement nationaliser et centraliser les banques à l’échelle européenne au moins, mais une mobilisation ouvrière permettant un contrôle effectif de la population sur les banques et les mouvements de capitaux, avec expropriation des actionnaires, sans indemnité ni rachat.

Alors que l’accumulation de capital se heurte à l’absence de débouchés en raison des politiques salariales menées partout dans le monde depuis 30 ans, il est plus que temps d’augmenter substantiellement les salaires, les retraites et les minima sociaux. Qui peut aujourd’hui vivre décemment avec moins de 1 500 euros nets par mois ? Les patrons et les États prétendent ne pas pouvoir augmenter les salaires en temps de crise ? Pourtant le seul gouvernement français débourse actuellement des milliards pour renflouer les banques et les actionnaires du CAC 40. Seule l’ouverture des livres de compte permettrait de savoir où va l’argent et ce à quoi il sert.

… pour l’après-élection

Ces élections sont une des occasions qui peuvent permettre d’avancer des objectifs qui armeraient les travailleurs. À condition qu’il soit bien clair qu’il s’agit là d’un programme pour les luttes, qui ne pourrait être appliqué que si des millions de travailleurs s’en saisissaient pour l’imposer par un mouvement généralisé, celui précisément que la crise met à l’ordre du jour – pour signe les explosions sociales comme en Grèce.

Car fondamentalement quel autre enjeu ces élections ont-elles ? La barre pour obtenir des députés européens est de 7,2 % en Île-de-France et de 16,7 % dans le Centre, autant dire qu’elle est quasi-inaccessible pour le NPA seul. Faut-il donc rechercher des alliés ? Mais si ces élections doivent servir à la défense du programme d’urgence dont le monde du travail a besoin pour ne pas faire les frais de la crise, les seuls partenaires possibles sont ceux prêts à défendre clairement ce programme et la perspective des luttes nécessaires pour l’imposer. Ce devrait être en tout cas, la condition sine qua non pour des alliances qui ne soient pas des compromissions.

C.S.

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