Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 34, juillet-août 2004 > DOSSIER : Accidents du travail et maladies professionnelles : faux frais de (...)

DOSSIER : Accidents du travail et maladies professionnelles : faux frais de l’exploitation pour le patronat et l’Etat

« Les absents n’ont pas toujours tort ! »

Mis en ligne le 24 juin 2004 Convergences Société

Pour mieux culpabiliser les salariés et les accuser de creuser le « trou » de la Sécu, Douste-Blazy, après son compère Mattei, dénonce « l’absentéisme » sous couvert d’arrêt maladie, et prétend économiser 1 milliard d’euros en luttant contre les fraudes, à coups de vérifications médicales et de sanctions ! Une démagogie applaudie des deux mains par le patronat, qui de son côté recourt de plus en plus à des sociétés spécialisées dans la contre-visite médicale, histoire de harceler les salariés arrêtés (et de moins payer en éventuelles indemnités journalières complémentaires).

Les autorités affirment qu’entre 1997 et 2002, les dépenses d’indemnités journalières versées par la Sécu pour les salariés du privé ont augmenté de 46 %. Une hausse de 11 % des arrêts aurait été constatée en 2002, par rapport à 2001. Mais ce sont les arrêts de plus de 3 mois qui ont progressé, alors que les arrêts de courte durée ont diminué. Et surtout cette augmentation d’arrêts de longue durée concerne essentiellement la tranche d’âge des 55-59 ans. Il s’agit dans 6 cas sur 10 de pathologies aiguës, dans un cas sur 3 de pathologies chroniques comme les cancers, ou le cumul de deux problèmes de santé. Et de toute évidence, la situation s’est aggravée avec le tarissement des préretraites.

De nombreux médecins traitants affirment que loin d’abuser, les salariés hésitent à accepter l’arrêt que leur médecin juge nécessaire. Crainte des réactions de la hiérarchie mais aussi scrupule à abandonner leurs collègues en lourds sous-effectifs. Si cette augmentation des arrêts maladie montre quelque chose, c’est que face à l’intensification des rythmes et des charges de travail et au harcèlement croissant de la hiérarchie, de plus en plus de salariés s’accrochent ... puis craquent. Plutôt que de parler d’ « absentéisme », terme qui n’est pas neutre et suggère la flemmardise, il faut parler d’« absences » accrues, liées aux conditions de travail qui nuisent gravement à la santé. [1]


Qu’on se le dise !

« Rendez-vous compte que jusqu’à 40 % des absences sont regroupées le vendredi et le lundi ! », tel est l’argument patronal censé démontrer l’usage abusif du week-end prolongé. C’est perdre de vue que deux jours sur cinq équivalent exactement à... 40 % de la semaine, ce qui révèle justement qu’il n’y a aucune augmentation des absences associée aux week-ends... (relevé par Dominique Dessors, dans la revue citée).


[1« Arrêts maladie : les absents n’ont pas toujours tort » est le titre d’un dossier fort intéressant consacré au sujet par la revue Santé et Travail, d’avril 2004, de la Mutualité française. Nous lui avons volé des informations.

Mots-clés : |

Imprimer Imprimer cet article